Présidentielle au Kenya: Un candidat promet d’expulser des Chinois s’il est élu en août
AFP
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6/23/2022 10:22:42 AM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


Candidat à la présidentielle kényane, le vice-président William Ruto a déclaré que s’il était élu en août, il expulserait les ressortissants chinois occupant des emplois qui pourraient l’être par des Kényans.
Au Kenya, les élections présidentielle, législatives et locales du 9 août prochain se tiendront alors que la plus grande économie d’Afrique de l’Est fait face à des difficultés économiques, causées par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. D’où un certain ressentiment de la part d’un des principaux candidats au poste de chef de l’État.

«Que des ressortissants chinois grillent du maïs et vendent des téléphones portables… Nous les expulserons tous vers leur pays», a déclaré l’actuel vice-président, William Ruto, lors d’un forum économique, mardi. «Toutes ces activités sont pour les Kényans. Ne vous inquiétez pas pour les étrangers engagés dans ces activités. Nous avons suffisamment d’avions pour les expulser.» L’ambassade de Chine à Nairobi n’a pas répondu à une demande de commentaires de l’AFP.

Âgé de 55 ans, William Ruto brigue la succession du président Uhuru Kenyatta, qui ne peut faire acte de candidature à un troisième mandat. William Ruto se présente en défenseur des «débrouillards» du petit peuple, face aux «dynasties» qui gouvernent le Kenya. Il a notamment critiqué le président Kenyatta sur ses politiques économiques, promettant d’annuler la dette du pays, estimée à 70 milliards de dollars (67,35 milliards de francs), s’il l’emporte en août.

Pékin a prêté cinq milliards à Nairobi

La Chine est le deuxième créancier du Kenya, après la Banque mondiale, et a financé des projets d’infrastructures. Elle a notamment prêté cinq milliards de dollars (4,81 milliards de francs) pour la réalisation du projet d’infrastructures le plus cher depuis l’indépendance du pays, en 1963: la ligne de train qui relie, depuis 2017, la ville portuaire de Mombasa à celle de Naivasha, dans la vallée du Rift, via la capitale Nairobi. Tous ces investissements se sont souvent accompagnés d’une arrivée de travailleurs chinois.

L’annonce de William Ruto a suscité des réactions mitigées en ligne. «Nous devons des milliards à la Chine. En faisant ça, nous mettrons à rude épreuve nos relations avec le pays et il aura aussi une réaction réflexe sur le remboursement des prêts», estime un internaute sur Twitter. D’autres approuvent cette proposition. «C’est bien, rien de tel ne se passe dans d’autres pays. Les emplois locaux ne peuvent pas être pris par des étrangers», a ainsi tweeté un autre utilisateur.
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