Les nouvelles alliances de coopération militaires de l’Afrique francophone en question
par Michel Lobé Etamé

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Le terrorisme qui sévit actuellement dans plusieurs États de l’Afrique francophone remet en cause la coopération militaire avec la France. Ces États sont confrontés à des milices djihadistes qui volent de victoire en victoire. L’insécurité s’installe et les populations sont désemparées. Cette violence insupportable s’ajoute à l’insécurité urbaine provoquée par la pauvreté. Face à cette vague de violence qui secoue les jeunes États, d’autres voies sont-elles possibles pour assurer la sécurité et la paix ?

Pour la France qui a signé des accords de coopération militaire avec ses anciennes colonies, la lutte contre les organisations terroristes doit se poursuivre. Mais les échecs sur le terrain lui ont valu la défiance d’une jeunesse de plus en plus active et politisée.

Confrontée à un climat social de plus en plus critique à son égard, la France peut-elle encore assurer la défense de ses anciennes colonies ? Le doute est permis car sur le terrain, les échecs, les bavures et les pertes humaines remettent en cause un modèle de coopération critiquable et opaque.

La responsabilité des anciennes colonies française est aussi évidente. La formation des militaires et le matériel ne suffisent plus. La motivation des militaires est discutable. L’ennemi le sait et continue à déployer ses tentacules.

Vers un rapprochement avec la Russie ?

Dans ce contexte, certains pays d’Afrique francophone ont choisi de diversifier leur coopération militaire pour mieux combattre le terrorisme. Ce choix marque aussi une rupture avec la France. Il s’agit du Mali, de la Centrafrique et du Cameroun. Ils se sont tournés vers la Russie. Est-ce le bon choix ?

La guerre contre le terrorisme et la violence urbaine sont les causes majeures d’un climat économique défaillant. Pour poursuivre ses efforts de développement, l’Afrique a besoin d’un climat de confiance, c’est-à-dire la paix sociale. Les investisseurs sont implacables sur cette condition. Or rien ne les rassure avec les intrusions régulières de Boko Haram ou d’Al-Qaïda. Le Cameroun qui n’arrive pas à mettre fin à un conflit interne avec sa population anglophone doit se battre sur deux fronts. La coopération militaire avec la Russie trouvera-t-elle enfin une solution pour mettre fin aux guerres déclarées qui troublent la concorde sociale ?

Rien n’est moins sûr. La France n’a pas réussi à vaincre un ennemi pourtant bien désigné.

Quelles solutions contre le terrorisme ?

Aucune victoire finale n’est possible si la lutte contre la pauvreté n’est pas engagée et gagnée. Car il faut le reconnaitre, les politiques en cours dans les pays francophones ne permettent pas un changement de paradigme. La corruption est présente. Elle désespère la jeunesse et la société civile. Rien n’est possible sans un changement de mentalité où l’effort individuel et collectif devrait apporter des solutions pérennes contre les pénuries alimentaires, l’inflation galopante, la maladie et le bien-être du citoyen. Les extrémistes l’ont bien compris. La pauvreté est un terreau où il est facile de recruter les futurs djihadistes.

Le rapprochement avec la Russie ne changera rien. Le mal est plus profond. C’est une fuite en avant car la France n’a pas su et n’a pas voulu créer des conditions pour un système politique démocratique dans ses anciennes colonies.

Aujourd’hui, le Cameroun s’est aussi tourné vers la Russie. Il rejoint le Mali et la Centrafrique. Cette nouvelle coopération militaire aura l’avantage de diversifier ses cartes. Mais elle ne garantit pas la victoire. Une fois encore, la victoire contre le terrorisme n’est possible qu’avec un pouvoir politique souverain, démocratique et débarrassé de la corruption qui est responsable de tous les maux qui sont à l’origine des conflits en cours.

Pour y parvenir, l’Afrique francophone doit dénoncer tous les contrats de coopération, y compris la sortie du franc cfa, pour un nouveau partenariat gagnant-gagnant avec tous ceux qui sont disposés à participer à ses efforts de construction et de développement. Tout cela n’est possible qu’avec l’avènement d’une opinion publique démocratisée.

Par Michel Lobé Étamé
Journaliste Indépendant
Retrouvez l’éditorial sur notre site www.ekilafrica.com et laissez vos réactions avec modération.
Vous pouvez suivre tous les vendredis à 13h30 sur Radio Sud Besançon un débat d’actualité animé par Michel Lobé Étamé à cette adresse : http://radiosud.net/

vendredi 29 avril 2022

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Commentaires

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Par Francois le 04/05/2022
Bonjour cher Lobé Permets-moi un bemol a ton triste constat. Il n'y a ni intellectuels esclaves ou de services, ni elections presidentielles dans de pseudo-pays dits pays d'origine ou contrées colonisées depuis plus de 200 ans! Comment les qualifier, pour de vrai? Je me retiens, l'evoquer en dit assez pour recalibrer les attentes.


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