Obama : « Il faut empêcher que des enfants soient gazés à mort »
Par Michel Lobé Etamé
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9/11/2013 11:29:22 AM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


Le monde entier a écouté avec beaucoup d’attention le discours de Barack Obama sur une éventuelle intervention punitive militaire en Syrie. En s’adressant à la nation américaine, le chef de la maison blanche a réaffirmé sa volonté de donner une chance aux efforts diplomatiques initiés par la Russie.
Ouf! La guerre est ajournée et laisse place à des négociations sur la destruction des armes chimiques syriennes. Ces armes qui ont gazé à mort des enfants syriens. Le maître du monde fait ici preuve de compassion pour les pauvres petits syriens que le monde entier a oublié. Obama a vraiment du cœur. Et qui peut le lui reprocher?

Les images publiées par les médias et celles des télévisions sont horribles : elles nous livrent un univers macabre, insoutenable et odieux qu’on ne peut prêter qu’à Assad. Ces images finissent par nous convaincre que nous ne pouvons rester les bras croisés face à une telle horreur. Le camp des méchants est impitoyable et il faut, au nom de la charte des nations unies, mettre fin au supplice des femmes, des enfants et des hommes en Syrie.

Les preuves sont accablantes. Il faut mettre fin à la barbarie d’Assad, ce boucher dont le père a massacré jadis tout un peuple avec la bénédiction et l’appui de l’occident. De triste mémoire, nous ne pouvons l’ignorer.

La sagesse l’emporte donc sur le dossier syrien qui nous captive depuis deux ans. Le monde se réveille enfin, non plus pour une mise en garde, mais pour « punir » un dictateur sans état d’âme.

Vous souvenez-vous des preuves américaines qui ont poussé Georges Bush à déclencher la guerre en Irak? Elles étaient irréfutables. Le monde entier a cautionné l’invasion de ce pays sans l’aval des Nations Unies. Les armes de destruction massive n’ont jamais été retrouvées. C’est donc à juste titre que nous pouvons douter de la véracité des preuves qu’étalent aujourd’hui les médias. Car, dans les deux camps, les horreurs sont redoutables. D’ailleurs, avez-vous déjà vu des enfants de cœur se battre?

La guerre est une épreuve redoutable. Notre génération ne l’a pas vécue. Mais, elle ne peut ignorer les guerres qui se déroulent au Congo, en Afghanistan, en Irak, en Centre Afrique, en Libye. Jamais le monde n’a connu autant de foyers brûlants! Et tout ceci au nom d’un idéal de liberté.

L’intervention en Syrie est légitime. Mais, elle cache les intérêts économiques des occidentaux qui ne supportent pas de voir leur suprématie mise en cause. Le prétexte des enfants syriens n’est qu’un leurre. En effet, les médias s’intéressent-ils aux enfants amputés et qui meurent chaque jour au Cambodge, en Mozambique ou en Angola des mines antipersonnelles essaimées dans ces pays? Pourquoi donc peut-on déterrer la hache de guerre pour les enfants syriens et ignorer tous ces enfants du tiers monde qui meurent de faim, de dysarthrie, de paludisme ou de choléra? L’ONU a le devoir de prendre en charge la destruction de ces mines tout comme la destruction des armes chimiques prônées par les américains.

Le monde est-il devenu philanthrope? Si c’est le cas et ça se saurait très vite, que vont devenir les industries de l’armement si florissantes et aux bénéfices si juteux dont les dividendes font le bonheur des actionnaires? Accordons un véritable crédit aux propos du pape François qui dénonce la guerre en Syrie pour des fins mercantiles des industries de l’armement. Et il a raison.

La mort des enfants est insupportable car elle symbolise le bafouement de l’innocence. Elle laisse dans l’indifférence les marchants d’armes. C’est une logique implacable. Rien ne peut la changer tant que les consommateurs d’armes, c’est-à-dire les pays pauvres n’auront pas conscience du peu d’intérêt que leur accordent leurs « amis » producteurs d’armes.

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