LIBAN: Le chef du Hezbollah au Liban dit avoir 100’000 combattants
AFP
Imprimer
10/19/2021 8:16:22 AM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


Hassan Nasrallah a affirmé révéler la puissance militaire de son parti «pour empêcher une guerre», après des affrontements meurtriers à Beyrouth.
Le chef du Hezbollah au Liban, Hassan Nasrallah, a affirmé lundi que son mouvement disposait de «100’000 combattants armés et entraînés», prévenant le parti chrétien des Forces libanaises de ne pas l’entraîner dans «une guerre civile», quelques jours après des affrontements meurtriers.

Dans ses premières déclarations depuis les violences qui ont secoué Beyrouth jeudi, le secrétaire général du parti chiite a accusé le parti chrétien d’avoir ouvert le feu lors d’une manifestation sur ses partisans et ceux de son allié, le mouvement chiite Amal, faisant sept morts. Dans son discours télévisé, Hassan Nasrallah a accusé les Forces libanaises (FL), son principal adversaire dans le pays, de s’armer et de tenter de provoquer «une guerre civile».

«Je révèle pour la première fois ce chiffre: nous disposons de 100’000 combattants, entraînés et armés», a-t-il déclaré, précisant que ce chiffre concernait uniquement «les Libanais». Le puissant Hezbollah, pro-iranien, combat également à l’étranger aux côtés du régime syrien de Bachar al-Assad et est accusé d’être présent militairement en Irak et au Yémen.

Circonstances confuses

Hassan Nasrallah a affirmé révéler la puissance militaire de son parti «pour empêcher une guerre et non pas pour menacer d’une guerre civile». Des tirs ont éclaté dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, pour saluer cette annonce, selon des correspondants de l’AFP.

Le Hezbollah et Amal avaient organisé jeudi une manifestation devant le Palais de justice de Beyrouth pour exiger le remplacement du juge Tareq Bitar chargé de l’enquête sur la gigantesque explosion au port de la capitale le 4 août 2020 (plus de 200 morts). Les deux formations chiites accusent les Forces Libanaises d’avoir déployé lors de ce rassemblement des francs-tireurs sur les toits des immeubles de quartiers chrétiens environnants et d’avoir ouvert le feu.

Le chef des FL, Samir Geagea, a démenti et affirmé vendredi que les habitants du quartier chrétien de Aïn el-Remmaneh s’étaient «défendus» face aux «miliciens du Hezbollah qui ont tenté d’entrer dans leurs maisons». Les circonstances exactes des violences restent cependant confuses.

«Une mine qui peut exploser»

Les heurts de jeudi ont alimenté les craintes de voir le pays entraîné dans un nouveau cycle de violences. «Cette mine que nous avons réussi à désamorcer jeudi peut à nouveau exploser à tout moment et dans n’importe quelle région», a prévenu Hassan Nasrallah dans son discours.

Les violences ont également accru la tension politique dans le pays, où le Hezbollah et ses alliés exigent le départ du juge Tareq Bitar. Ces violences ont provoqué la crise la plus grave pour le gouvernement de Najib Mikati depuis sa formation le mois dernier.

Hassan Nasrallah n’a cependant pas demandé le remplacement du juge Bitar, comme il l’avait fait dans son dernier discours le 11 octobre. Il a simplement répété que l’enquête sur l’explosion au port était «sélective» et qu’elle «cible politiquement nos alliés et nos amis». Le Hezbollah avait déjà accusé le juge de politiser l’enquête et de cibler des personnalités de camps déterminés.

Le Hezbollah est la seule formation au Liban à avoir pu conserver légalement ses armes après la fin de la guerre civile (1975-1990) au nom de la «résistance» contre Israël. Une guerre l’a opposé en 2006 à l’Etat hébreu. Les FL ont pour leur part déposé les armes à la fin de la guerre civile et se sont transformées en parti, alors que leur chef est le seul des seigneurs de la guerre à avoir été emprisonné pendant 11 ans du temps de la domination syrienne sur le Liban.
Imprimer

 


  © Ekilafrica