Décès: Tonton David, pionnier Reggae est mort
AFP
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2/17/2021 5:51:40 PM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


Pionnier d’un reggae soluble dans la variété francophone mais maudit par le trop grand succès d’une seule chanson, l’auteur de «Chacun sa route» est mort à 53 ans.
Il était connu pour son tube «Chacun sa route» mais c’est en descendant d’un train que Tonton David est mort. Selon ses proches, le musicien français de 53 ans a été victime d’un accident vasculaire cérébral en gare de Metz, mardi 16 février. Il est décédé peu après à l’hôpital de Nancy. Preuves de l’impact quasi générationnel que connurent ses tubes dans les années 1990, les nombreux hommages publiés sur les réseaux sociaux ont contrasté avec l’immense discrétion dans laquelle était retombée sa carrière.

Il y avait du reggae en France avant Tonton David – et les puristes ont souvent tiqué sur la qualité «roots» de sa musique. Mais le natif de la Réunion a su encapsuler le genre dans des tubes solubles dans la variété française, tout en bénéficiant du poids promotionnel de la chaîne M6, alors immense machine à clips, ainsi que d’un effet de curiosité médiatique porté par la première vague du rap français. En 1990, «Le blues des racailles» le fait d’ailleurs connaître grâce au succès de la compilation Virgin… «Rapatittude», présentant la nouvelle génération du hip-hop francophone (Suprême NTM, Assassin, Dee Nasty) et jouant à fond sur l’image banlieue. Né David Grammont, Tonton David a connu celle du Nord parisien, après que ses parents ont rejoint la métropole. Il s’y initie tôt aux sons du raggamuffin.

«B.O. bidon!»

Sur «Le blues des racailles», la chanson «Peuples du monde» devient un premier tube, «clippé» par le jeune Mathieu Kassovitz. Son deuxième album, «Allez leur dire», s’écoule à plus de 300’000 exemplaires. Mais l’immense carton viendra du côté du cinéma, avec l’album bande originale du film «Un Indien dans la ville» (8 millions d’entrées) dont «Chacun sa route» devient l’hymne. Tonton David n’en est que la voix: la chanson est signée du groupe KOD, pour Manu Katché, Geoffrey Oryema et Tonton David. Une consécration à la Pyrrhus qui laissera amer le musicien, comme il le confiera au «Parisien» en 1999: «On a vendu beaucoup de singles et très peu d’albums parce que c’était une B.O. bidon. Ce fut une très mauvaise expérience. Ma revanche, c’est que ce soit le seul morceau que j’ai écrit sur ce disque qui fasse un carton.»

Tonton David avait depuis lors sorti des albums confidentiels, le dernier en 2009. Mais sa voix restera durablement liée à une époque. «Repose en paix, Tonton David, le Blues des racailles, toute ma jeunesse», a ainsi posté sur Twitter l’acteur Omar Sy.


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