Équateur: Des indigènes vont marcher sur Quito pour soutenir Yaku Perez
AFP
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2/16/2021 9:13:27 AM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


Yaku Perez, candidat à la présidentielle en Équateur, se dit victime d’une fraude électorale ayant pour but de l’empêcher d’accéder au second tour.
Des indigènes d’Équateur ont annoncé lundi une marche sur la capitale Quito pour protester contre la fraude électorale dont leur candidat pour la présidence équatorienne, Yaku Perez, se dit victime.

Cette marche vers Quito et d’autres rassemblements ont été annoncés lors d’une conférence de presse par Carlos Sucuzhañay, président de la Confédération des peuples de nationalité kichwa d’Équateur (Ecuarunari), qui groupe les autochtones de la région andine. «À partir de minuit il y a aura des rassemblements régionaux et aussi une marche sur la ville de Quito», a déclaré ce responsable.

Depuis le premier tour des élections présidentielle et législatives, le 7 février, les secteurs indigènes et de gauche ont tenu plusieurs rassemblements pacifiques de soutien à Yaku Perez devant les sièges des autorités électorales de Quito et de Guayaquil, la grande ville portuaire du sud-ouest. «Nous n’allons pas permettre une fraude électorale dans notre pays», a déclaré Carlos Sucuzhañay, soulignant que les indigènes se sont jusqu’à présent adressés aux autorités compétentes «de manière démocratique, de manière pacifique».

Succéder au président Lenin Moreno

Yaku Perez, un dirigeant indigène et avocat écologiste de 51 ans, affirme que lors du premier tour de la présidentielle une fraude a été commise pour l’empêcher d’accéder au second tour, prévu le 11 avril. Il a demandé un recomptage d’une grande partie des votes, auquel le Conseil national électoral (CNE) a accepté de procéder.

Selon les résultats presque complets publiés par le CNE, auxquels ne manquent plus que 0,16% des bulletins, Yaku Perez arrive troisième avec 19,38% des voix, devancé de peu pour la deuxième place qualificative par le candidat de droite Guillermo Lasso avec 19,74%. Le candidat indigène estime que la fraude l’a fait passer de la deuxième à la troisième place pour lui interdire le second tour.

Le premier tour a été largement dominé, avec 32,71% des voix selon les résultats publiés par le CNE, par Andres Arauz, un économiste de gauche soutenu par l’ancien président équatorien Rafael Correa, qui vit en exil en Belgique. Un autre groupement d’indigènes, la Confédération des nationalités et peuples indigènes de la côte équatorienne (Conaice), a elle aussi appelé à «une marche pacifique, sans violence», selon les termes de son président, Javier Aguavil.

La marche visera à exiger «que le CNE respecte le vote qui a eu lieu dans les urnes», a-t-il dit. Le vainqueur du second tour de l’élection succédera à l’impopulaire président Lenin Moreno, dont le mandat de quatre ans prend fin le 24 mai.

La mission d’observation que l’Organisation des États américains (OEA) a envoyée en Équateur pour les élections a exprimé lundi sur Twitter sa «préoccupation» devant l’incertitude qui règne sur le processus politique. Dans un communiqué, la mission a lancé «un appel énergique au CNE» en soulignant «le manque de précisions dans le processus électoral». Elle lui a demandé de «fournir une information précise et régulière concernant l’état d’avancement» de ce processus.

Le CNE a annoncé samedi que sur la demande de Yaku Perez, à laquelle s’est joint son rival Guillermo Lasso, quelque 6 millions de votes, soit 45% des votes exprimés lors du premier tour de la présidentielle, allaient être recomptés.
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