Le virus du Covid-19 n’est pas apparu pour la première fois en Chine
AFP
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11/21/2020 1:01:17 PM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


Une équipe de chercheurs italiens a découvert que des anticorps de ce coronavirus étaient présents dans le sang de malades du cancer en septembre, deux mois avant son identification dans la ville chinoise de Wuhan
«Le virus qui provoque la maladie Covid-19 a maintenant infecté plus de 54 millions de personnes sur la planète, mais la question de savoir d’où il vient reste un mystère», écrit le «South China Morning Post».

«Les chercheurs ont peut-être découvert des preuves suggérant que l’agent pathogène avait infecté des personnes à travers l’Italie dès septembre de l’année dernière, ou des mois avant qu’il ne soit identifié pour la première fois dans la ville chinoise de Wuhan». Cette découverte inattendue «pourrait remodeler l’histoire de la pandémie», a déclaré le Dr Gabriella Sozzi, spécialiste des sciences de la vie à l’Institut national du cancer de Milan, dans un article publié la semaine dernière dans le journal médical italien «Tumori Journal».

«Les chercheurs ont testé des échantillons de sang provenant de tests de dépistage du cancer du poumon en Italie et ont déclaré avoir trouvé des anticorps spécifiques au Sars-CoV-2, le virus causant le Covid-19, dans des échantillons provenant de patients de tout le pays au cours de chaque mois d’un essai de six mois qui a commencé en septembre 2019. La présence de ces anticorps indique que le virus infectait des personnes en Italie avant d’être détecté à Wuhan fin décembre».

Propagation discrète

Mais pourquoi retracer l’origine de la pandémie? «Cela pourrait aider à prévenir de futures épidémies, et à cette fin, l’Organisation mondiale de la santé a, ces dernières semaines, réuni séparément une équipe internationale de scientifiques pour enquêter sur ce point», écrit le quotidien anglophone chinois.

Cependant, le puzzle de l’origine de Covid-19 a été compliqué par la politique. Lorsque le virus s’est propagé et s’est transformé en pandémie, tant Pékin que l’OMS ont été critiqués pour leur gestion initiale de l’épidémie.

«Ces allégations ont sapé la collaboration scientifique internationale et la volonté de Pékin de restreindre la liberté de ses scientifiques de discuter de l’épidémie avec les médias internationaux a renforcé les soupçons. Les autorités chinoises ont également déclaré que toute recherche sur le Covid-19 menée par les scientifiques du pays devait être approuvée par le gouvernement avant d’être soumise aux journaux internationaux», estime le journal.

Le directeur des Instituts nationaux de la santé des États-Unis, Francis Collins, a déclaré que «le virus aurait pu se propager discrètement chez l’homme pendant longtemps, en raison de son adaptation actuelle aux cellules humaines». Une autre étude menée par des scientifiques de l’Université d’Oxford sur l’historique des mutations du virus suggère qu’il est probablement apparu quelque part en dehors de Wuhan. Les chercheurs de l’Institut Pasteur en France ont découvert que les souches virales circulant dans leur pays étaient très différentes de celles de la Chine. Autant d’études qui vont dans le même sens.

«En Espagne, en Italie et au Brésil, les chercheurs ont identifié les gènes du virus dans des échantillons d’eaux usées datant de plusieurs mois avant que la maladie ne soit qualifiée de pandémie. Ces études ont également été rendues possibles parce que les scientifiques chinois ont communiqué la séquence complète du génome du virus aux chercheurs d’autres pays avant d’obtenir l’approbation du gouvernement», précise le «South China Morning Post». Mais c’est l’équipe de la chercheuse italienne Gabriela Sozzi qui a fourni les preuves.
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