Des inondations au Japon font près de 50 morts
AFP
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7/7/2020 8:01:22 AM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


Les secours poursuivaient mardi leur « course contre la montre » dans le sud-ouest du Japon pour sauver des habitants bloqués par des inondations et glissements de terrain dévastateurs qui ont fait près de 50 morts, avec une douzaine de personnes toujours portées disparues.
De fortes pluies doivent par ailleurs persister jusqu’à jeudi : l’Agence météorologique japonaise a déclaré le niveau d’alerte maximum pour pluies torrentielles et glissements de terrain dans de vastes zones de l’île de Kyushu, au sud-ouest de l’archipel.

Le bilan humain des violentes intempéries, qui sévissent depuis samedi matin, devrait encore s’alourdir.

Un responsable de la préfecture de Kumamoto, la plus durement frappée, a confirmé à l’AFP la mort de 49 personnes tandis qu’une cinquantième se trouvait en état d’arrêt cardio-respiratoire, un terme utilisé au Japon avant le constat officiel du décès par un médecin.

« C’est une course contre la montre », a résumé mardi matin Yutaro Hamasaki, un responsable de la région interrogé par l’AFP.

« Nous n’avons pas fixé de date limite pour les recherches, mais nous devons vraiment accélérer la cadence car le temps presse. Nous n’abandonnerons pas », a-t-il affirmé.

Plus de 40 000 policiers, pompiers, gardes-côtes et membres des Forces d’autodéfense japonaises ont été déployés sur le terrain.

Les rivières, en sortant de leur lit, ont balayé des ponts et transformé des routes en véritables lacs, forçant les secouristes à se déplacer en canots ou en hélicoptère seulement.

« Je n’ai pas pu dormir à cause du bruit intense de la pluie. Je vis ici depuis plus de 50 ans mais je n’avais jamais vu une pluie aussi forte », a raconté à des médias locaux Nobuko Murakami, une habitante de 78 ans dont la maison a été détruite par les glissements de terrain.

Kentaro Oishi, qui propose habituellement des excursions de rafting aux touristes à Hitoyoshi, petite ville réputée pour ses sources d’eau chaude (onsen), a expliqué à l’AFP avoir été appelé en renfort pour venir en aide aux habitants bloqués par les eaux. « Je fais du rafting depuis 20 ans, mais je n’aurais jamais imaginé » naviguer dans les rues de la ville.

Cloisons en carton

Quatorze des victimes dont les décès ont été confirmés étaient des résidents d’une maison de retraite n’ayant pu évacuer alors que les eaux envahissaient le bâtiment.

« Tout le rez-de chaussée était inondé, nous n’avons pas pu y accéder. Certains (des résidents, NDLR) avaient réussi à se réfugier au premier étage. Je n’avais jamais rien vu de tel », a témoigné un secouriste à la télévision publique NHK.

Les évacuations étaient encore compliquées par les craintes liées à la pandémie de coronavirus.

La nécessité d’observer une distance physique a ainsi fortement diminué la capacité d’accueil des centres d’hébergement d’urgence, alors que les recommandations d’évacuation (non obligatoires) concernent des centaines de milliers de personnes.

Le Japon a été relativement épargné jusqu’à présent par la pandémie mondiale, avec moins de 1000 décès pour près de 20 000 cas de contamination dans le pays depuis le début de la crise sanitaire. La plupart des nouvelles infections sont actuellement recensées à Tokyo.

Dans la ville de Yatsushiro, les autorités ont transformé un gymnase en refuge, où les familles étaient séparées par des cloisons en carton pour prévenir la propagation du virus, a constaté un photographe de l’AFP.

Selon des médias locaux, certains habitants préféraient dormir dans leurs voitures, par crainte d’être infectés dans un refuge.

Pour la vie économique locale déjà durement frappée par l’effondrement du tourisme à cause de la pandémie, cette catastrophe naturelle tombe au pire moment.

« Ce magnifique endroit a été bouleversé du jour au lendemain », a déclaré à l’AFP Yuji Hashimoto, responsable de l’office du tourisme de Yatsushiro, ville également réputée pour ses onsen.

« Les dégâts dépassent l’entendement, cela nous est tombé dessus de manière totalement inattendue. C’est une double peine, alors que notre ville souffrait déjà de l’impact du coronavirus », a-t-il déploré.

La saison des pluies bat son plein dans l’archipel nippon en ce moment, une période à hauts risques en matière d’inondations, coulées de boue et glissements de terrain.

Le changement climatique joue également un rôle car une atmosphère plus chaude retient davantage d’eau, accroissant le risque et l’intensité de précipitations extrêmes.
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