Y-a-t-il un capitaine à bord du paquebot Cameroun ?
Par Michel Lobé Etamé
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7/3/2020 9:58:52 AM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


Nous n’en sommes plus aux spéculations ni aux supputations. Le constat est là : y-a-t-il un capitaine à bord du paquebot Cameroun ? Le doute est permis dans un pays où le « guide suprême » est aux abonnés absents depuis le début de la crise du Covid-19 qui a vu tous les dirigeants du monde au-devant de la scène pour prendre les rênes de la lutte contre un virus qui a changé le cours du monde.
Dans cette lutte acharnée et qui se poursuit, un seul homme a manqué à l’appel de son peuple : Paul Biya, l’homme-lion du Cameroun qui ne s’est manifesté que par son hologramme.

Dans un monde où la communication n’a plus de frontières, le Cameroun navigue à contre-courant. Ses dirigeants, embués dans un mensonge permanent, nous livrent, à coup de communiqués, des nominations dans les ministères, les ambassades et autres corps de l’État. Toutes ces nominations sont signées par un chef d’État virtuel, fantôme, invisible mais omniprésent par des apparitions truquées. En attendant un hypothétique remaniement du gouvernement avec les mêmes acteurs, la république continue à saigner.

Le Cameroun, pays éligible parmi les émergents, pourra-t-il tenir ses engagements alors que son président, mort ou vif, ne peut contrôler ses collaborateurs plongés dans un nouveau cycle de corruption, de vol et de désordre ?

Le Covid-19 sévit au Cameroun plus que dans tous les autres pays africains. Les morts commencent à se compter par centaine et les chiffres officiels sont trompeurs. Ils cachent une réalité effroyable. La misère sociale remet en cause tous les projets et les espérances des citoyens qui ne verront pas leurs conditions de vie s’améliorer. A la crise sanitaire va s’ajouter la crise économique dans un pays très fragilisé. Tous les indicateurs économiques sont au rouge. Seuls les hommes du pouvoir, frappés de cécité et d’irresponsabilité feignent d’ignorer la catastrophe qui va s’installer durablement.

L’équipe en place sait que le glas a sonné pour elle. Elle s’active, face à un président moribond, à dépecer un Cameroun déjà exsangue. Mais le mensonge permanent de l’équipe dirigeante est confronté à la vigilance d’une opposition qui ne désarme pas. Elle veille à étayer les contradictions d’un pouvoir aux abois et qui continue à pousser le pays dans les abîmes. Le patriotisme, sous d’autres cieux, aurait conduit des dirigeants responsables à livrer leurs tabliers pour une nouvelle équipe. Mais, dans un environnement plombé, dirigé par des jusqu’aux boutistes, la raison et la fierté n’ont plus de sens. Si le bateau coule, nous couleront tous. En d’autres termes, cette philosophie nous présente un concept réducteur de ceux qui manquent de vision à long terme : après moi le déluge.

Le monde ne s’en portera que mieux. Le Cameroun mérite un chef omniprésent, au combat et maitre de l’initiative. Il ne peut éternellement être dirigé par une équipe de sicaires dont l’horizon est bouché.

L’alternance politique dans les urnes reste la seule issue pour sortir le pays du chaos qui se profile. Le Cameroun ne peut être dirigé à coup de décrets dont on ignore la source. Un président absent ou moribond, soutenu par les multinationales étrangères, ne peut s’éterniser au pouvoir. Il doit passer la main et appuyer un transfert de pouvoir pacifique avec une opposition responsable. A ce niveau, la solidarité des camerounais est une arme qui défiera les passations de pouvoir de gré à gré en Afrique francophone que nous connaissons depuis les indépendances. Ces méthodes sont révolues. L’Afrique a besoin de s’émanciper. L’Afrique francophone est la principale victime de ces « arrangements » qui pénalisent, depuis les indépendances truquées, la souveraineté des États.

Nous ne pouvons plus tolérer les immiscions des forces exogènes dans le choix de nos dirigeants. C’est pourquoi, aujourd’hui, le Cameroun a besoin d’un homme neuf. Maurice Kamto est celui-là.

L’alternance politique et démocratique est un processus qui verra émerger une nouvelle équipe avec un vrai projet : le développement du Cameroun avec tous ses enfants.

Ce développement inclusif ne saurait ignorer les tares laissées par la vieille équipe. La nouvelle équipe devrait être vigilante pour un changement radical de la gestion des biens publiques et des personnes. Nous avons ici l’opportunité de choisir librement un homme qui n’est pas le premier choix de l’oligarchie française.

Maurice Kamto incarne aujourd’hui cet idéal d’espoir, cette belle folie qui alimente nos rêves pour un futur meilleur et de liberté.



Par Michel Lobé Étamé
Journaliste
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