Virus: plus de cinq millions de cas, la situation empire en Amérique latine
AFP
Imprimer
5/22/2020 7:41:20 AM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


Le nouveau coronavirus a officiellement touché plus de cinq millions de personnes dans le monde, principalement en Europe où le déconfinement se poursuit avec l’angoisse d’une résurgence, et la situation empire en Amérique latine.
En Chine, où l’épidémie est officiellement apparue en décembre dans la ville de Wuhan, les 3000 députés de l’Assemblée nationale populaire (ANP) vont quant à eux se réunir à partir de vendredi pour la grand-messe annuelle du régime communiste, l’« occasion » pour le président Xi Jinping de « proclamer la victoire totale dans’la guerre populaire’contre le virus », prédit la politologue Diana Fu, de l’Université de Toronto au Canada. Et ce même si ce pays redoute une deuxième vague après la résurgence de la COVID-19 dans certains endroits ces dernières semaines.

Sur la planète, le nombre des cas de contamination officiellement diagnostiqués a doublé en un mois pour atteindre près de 5,05 millions, parmi lesquels près de 330 000 décès, selon un comptage de l’AFP jeudi soir.

Si ce bilan est sans doute largement sous-évalué, les données recueillies auprès de sources officielles révèlent une accélération du nombre des nouveaux cas, notamment ces dix derniers jours.

Continent le plus touché avec près de deux millions de cas, dont plus de 170 000 mortels, l’Europe progresse néanmoins sur la voie d’une très lente normalisation.

Après deux mois de confinement, Chypre a rouvert ses cafés, restaurants en plein air et salons de coiffure ainsi que des écoles. Si les plages vont aussi rouvrir samedi – pour les baignades, pas pour le bronzage –, aéroports et hôtels restent fermés, prolongeant le supplice du secteur touristique, crucial pour l’économie de ce pays.

Au Botswana, les centres commerciaux de la capitale Gaborone ont retrouvé leurs clients et ses grandes artères leurs embouteillages à l’issue de 48 jours de confinement, tandis que la Serbie a annoncé la réouverture de ses frontières, fermées depuis le 15 mars, et que la Tunisie a décidé de rouvrir le 4 juin les mosquées ainsi que les cafés, les restaurants et les hôtels.

Des avancées qui s’accompagnent de la crainte d’une remontée en puissance de la pandémie.

Soleil printanier aidant, le retour de l’apéro en terrasse en Italie a ainsi alarmé les autorités. « Ce n’est pas le moment pour la fête ! », a prévenu le premier ministre Giuseppe Conte.

Surtout que le nombre des morts liées au nouveau coronavirus dans ce pays entre mars et avril pourrait dépasser d’environ 19 000 les chiffres annoncés par les autorités, a estimé jeudi la Sécurité sociale italienne, qui a jugé « peu fiable » le bilan officiel de 32 000 morts.

En Espagne, le port du masque dès six ans est désormais obligatoire dans tous les lieux publics quand il n’est pas possible de garder ses distances.

Une mesure saluée à Madrid par Cristina Quevedo Jorquera. « Cela me donne un sentiment de sécurité », a expliqué cette enseignante à l’AFP. « Il y aura encore des contaminations avec le masque mais sans masque, cela reviendrait à se jeter à l’eau sans savoir nager ».

La directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), Andrea Ammon, a d’ailleurs averti que l’Europe devait se préparer à une deuxième vague épidémique. « Ce n’est pas le moment, maintenant, de se relâcher complètement », a-t-elle dit dans un entretien avec le quotidien The Guardian, appelant à « être réalistes ».

En Russie, pays qui compte plus de 317 000 contaminés recensés et 3099 morts selon les chiffres officiels, c’est le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov qui a été hospitalisé jeudi à Moscou pour COVID-19 suspecté, après notamment le premier ministre et le porte-parole de Vladimir Poutine.

Multiplication des cas en Amérique latine

L’épidémie continue parallèlement à faire des ravages aux États-Unis, le pays le plus touché en nombre de cas (1,56 million) et de morts (plus de 93 800).

Les chefs démocrates du Congrès américain ont même appelé jeudi Donald Trump à mettre les drapeaux en berne lorsque le coronavirus y aura fait 100 000 morts en signe de « deuil national ».

Des chercheurs de l’université new-yorkaise Columbia ont à cet égard estimé que plus de 35 000 morts provoquées par la COVID-19 auraient pu être évitées aux États-Unis si les mesures de confinement avaient été appliquées ne serait-ce qu’une semaine plus tôt.

Très critiqué pour sa gestion de la crise, le locataire de la Maison-Blanche veut quant à lui coûte que coûte faire repartir l’économie de son pays à quelques mois de l’élection présidentielle et plaide pour un retour à la normale, notamment en préconisant un G7 de visu qu’il a dit avoir bon espoir de parvenir à organiser en juin.

Restée de marbre après les propos de Donald Trump qui l’a accusée d’être responsable d’une « tuerie de masse mondiale », la Chine a de son côté menacé de « mesures de rétorsion » si le Congrès américain lui imposait des sanctions pour son rôle supposé dans la propagation de l’épidémie.

Quant au Guatemala, son président, Alejandro Giammattei, a jugé que les États-Unis n’étaient pas un « allié » dans la lutte contre la pandémie, l’expulsion par les Américains de migrants porteurs du coronavirus ayant saturé les centres de quarantaine mis en place dans son pays et mis à rude épreuve son système de santé déjà fragile

Car c’est en Amérique latine et dans les Caraïbes que le nombre des contaminations augmente désormais le plus avec près de 30 000 nouveaux cas recensés mercredi.

Le Brésil est en première ligne, subissant une accélération marquée de l’épidémie avec un bilan quotidien qui vient de grimper jusqu’à 1179 morts. Mais le président d’extrême droite Jair Bolsonaro continue de minimiser la dangerosité du virus et de critiquer le confinement.

« En temps normal, on doit faire 30 à 35 enterrements sur toute une journée, mais en ce moment, on tourne à 60 », a raconté James Alan, le superviseur d’une des équipes de fossoyeurs du gigantesque cimetière public de Vila Formosa, près de Sao Paulo.

Au Mexique, la reprise éventuelle du championnat de football a du plomb dans l’aile après que huit joueurs de l’équipe de Santos Laguna ont été déclarés positifs.

« Cela complique singulièrement le scénario d’une reprise », a reconnu le propriétaire de Santos Alejandro Irarragorri.

Toujours dans le domaine sportif, le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach a admis que les Jeux olympiques de Tokyo, repoussés d’un an à cause de l’épidémie de COVID-19, seraient annulés s’ils ne se déroulaient pas en 2021.
Imprimer

 


  © Ekilafrica