A PROPOS DE… UNE FIN DE CONFINEMENT
Par François Zo'omévélé Effa
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5/11/2020 3:03:57 PM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


Une fin de confinement, et un début de quoi ?

Ce matin, à nos réveils, en France, beaucoup ont été surpris en ouvrant les yeux de percevoir au lointain, dans les rues, dans les couloirs, des bruits d’un autre temps : bruits de moteurs, de chantiers… C’était, il y a deux mois, l’entrée officielle dans cet univers de science fiction, un univers que l’on ne voyait que dans les films d’anticipation, l’univers du confinement.

Confinitude, confinité, confination, confini…nous ne savons quoi, on s’est bien rendu compte que beaucoup de choses avaient changé. Rien ne sera plus comme avant, non, plus tout à fait comme avant. Les médias locaux, nationaux et internationaux, parlaient et parlent toujours de ce bilan lugubre, du nombre de décédés, dans les pays et les continents, du nombre de guéris, de malades, et même de certaines perspectives, positives et négatives. Les frontières sont fermées, et je voudrais que nous nous attardions un peu sur les migrants. On n’en parle plus, presque plus. Les partis nationalistes racistes d’extrême droite n’ont plus de quoi se mettre sous la dent. Ils ne peuvent pas dire aux étrangers de rentrer chez eux puisque les frontières sont fermées. Chez eux ! Les pays d’origine des migrants ont aussi fermé leurs frontières, et voilà qu’on ne peut même plus expulser des sans-papiers ; ceux qui étaient en centre de rétention, ces étrangers en confinement administratif officiel qui attendent la libération des places dans les charters, ne peuvent même plus quitter les pays dans lesquels ils sont indésirables. Ils se retrouvent, pour beaucoup d’entre eux, comme confinés médicaux dans des hôtels. Que d’ironie du sort ! Même les sans-abris, les clochards, les indésirables, on est obligé de les loger, de leur donner enfin des abris afin qu’ils ne puissent pas contaminer tout le monde.

Les choses ont vraiment changé. Il semble, je dis bien qu’il semble, que l’ordre monétaire, l’ordre économique, et même l’ordre social vont complètement changer. Finis les gilets jaunes, finies les manifestations publiques, finies les grèves, mais ni les contestataires, ni les contestés, nul ne tire avantage de cet état, tous en subissent les conséquences, car il n’y a pas d’avantage.

Attention, ne commençons pas à planer dans de doux rêves chimériques d’un monde dans lequel, comme dirait le poète, les gens vivraient d’amour, un monde dans lequel il n’y aurait plus de misère, et où les soldats seraient troubadours.

Justement, à propos de soldats, et des guerres ambiantes, on ne nous en parle presque plus. Ce virus aurait-il imposé un cessez-le-feu ?

Il semble, il semble toujours, que certains présidents de la république, en Afrique, ne seraient plus visibles. Certains les croient victimes du Covid-19 ou, tout simplement, en confinement ! Toujours est-il que, dans une certaine Afrique en miniature, les opposants spéculent. Certains tournent leur veste, du bon ou du mauvais côté. D’autres se transforment en Mère Theresa, et l’on attend. On attend, on attend le discours officiel de ce chef d’état qui a habitué les siens à ses silences, souvent plus terribles que certains discours et, comme on dit dans son pays… wait and see.

François Zo’omevele Effa

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