France: Un pont suspendu s'effondre dans la rivière au nord de Toulouse : une ado de 15 ans tuée, plusieurs personnes recherchées
AFP
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11/18/2019 6:56:20 PM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


Une personne est morte et au moins une autre disparue dans l’effondrement spectaculaire lundi matin d’un pont routier suspendu dans le sud-ouest de la France, qui relance la controverse sur la fiabilité des ponts dans l’Hexagone.
Les causes de l’accident sont encore inconnues, a indiqué en début d’après-midi le gouvernement, tout en annonçant le lancement immédiat d’une enquête par le Bureau d’enquêtes sur les accidents de transport terrestre.

Une adolescente de 15 ans, habitante de Mirepoix-sur-Tarn, la commune où s’est produit le drame, a été tuée quand la voiture que conduisait sa mère est tombée à l’eau, avec un camion. Sa mère a pu être sauvée par des témoins, selon le procureur de Toulouse Dominique Alzéari.

La personne portée disparue est le conducteur d’un véhicule lourd qui s’était engagé sur le pont, limité aux véhicules de 15 tonnes maximum. Cinq personnes, des témoins ayant tenté de porter secours aux victimes et deux pompiers, sont en état d’urgence relative.

Le tablier du pont, quasi entièrement effondré et dont la chaussée a été presque coupée en deux, plonge dans la rivière, profonde de plus de 20 mètres et large de 100 à cet endroit. Des plongeurs étaient sur place pour confirmer qu’il n’y avait pas de troisième véhicule impliqué.

Le pont de structure métallique, datant de 1931, avait « fait, semble-t-il, l’objet d’un suivi correct », selon le procureur. L’ouvrage ne présentait « aucun problème de structure » lors de sa dernière inspection détaillée en 2017, et le dernier contrôle a eu lieu en décembre 2018.

Les ouvrages suspendus sont répandus dans cette région, ils ont été installés sur le Tarn après des inondations en 1930.

« A priori un véhicule lourd »

« On le prend tous les jours ce pont. On était loin de s’imaginer que le pont pouvait s’effondrer. Les bus scolaires venaient juste de passer », témoigne, des sanglots dans la voix, Audrey Laujac, 36 ans, qui habite à 100 mètres.

Pour la commune d’un millier d’habitants, située à une trentaine de kilomètres au nord de Toulouse, le pont était « un axe de circulation important », emprunté notamment par de nombreux piétons.

Le camion, retrouvé, est « apparemment un porte-char, ce type de véhicule transporte des grues. A priori, c’est un véhicule lourd », a indiqué le maire de Mirepoix-sur-Tarn, Éric Oget, sans savoir si le véhicule excédait les 19 tonnes autorisées.

« Ces ponts sont interdits aux véhicules de plus de 19 tonnes, mais il est fréquent que des camions de plus gros tonnage les empruntent », a pour sa part relevé le président de la Communauté de communes, Jean-Marc Dumoulin.

Ce drame « illustre malheureusement » les conclusions de la mission d’information sénatoriale sur la sécurité des ponts, à savoir qu’il y a « une vraie dangerosité de l’état de nos ponts », a déclaré son président Hervé Maurey à l’AFP.

Le Sénat avait mis en place la mission d’information après l’effondrement d’un viaduc à Gênes (Italie) le 14 août 2018, qui avait fait 43 morts.

Pour M. Maurey, « un des problèmes est qu’aujourd’hui on ne connaît pas l’état des ponts en France ». La mission d’information a appelé fin juin à « un “plan Marshall” pour éviter un drame », réclamant un audit des ponts.

Selon les autorités locales, ce pont « n’était pas répertorié comme un ouvrage sensible » et ne bénéficiait pas d’une surveillance particulière.

Le pont, construit en 1931, mesure 155 mètres de long et 6,50 mètres de large. « Une inspection détaillée avait été faite en 2017 et n’avait révélé aucun problème de structure », avec seulement des « désordres de type évolutif normaux », d’après la même source.
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