France - Colis piégé à Lyon: un suspect «peu loquace» aux motivations mystérieuses
AFP
Imprimer
5/29/2019 9:28:05 AM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


L'homme suspecté d'avoir fait exploser un colis piégé à Lyon s'avère «peu loquace». Si sa personnalité se dessine peu à peu, et que des éléments l'accablent, ses motivations restaient encore mystérieuses au lendemain de son interpellation.
Mohamed Hichem M., un Algérien de 24 ans, était en cours de transfert en soirée vers la région parisienne où sont basés les magistrats spécialisés dans les affaires de terrorisme, selon une source proche du dossier.

Il avait été arrêté lundi matin à la descente d'un autobus à Lyon.

Le jeune homme ne serait pas très coopératif, selon une source proche du dossier. L'enquête a en revanche déterminé que «le profil génétique retrouvé sur les éléments de l'engin retrouvé sur les lieux de l'explosion correspond à celui du principal suspect».

Et lors des perquisitions menées au domicile familial d'Oullins, dans la proche banlieue lyonnaise, «des éléments susceptibles d'entrer dans la composition du TATP (un explosif) ont été retrouvés», a indiqué cette source.

Quant aux analyses du matériel informatique et numérique saisi à son domicile, elles étaient toujours en cours.

Dans la matinée, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, avait présenté sur CNews le jeune homme comme «assez peu loquace».

Un voisin de sa résidence d'Oullins décrivait au contraire un jeune homme «plutôt agréable, serviable», qui «faisait du sport». Mais la plupart des habitants de sa «résidence des Ifs» ne voient pas du tout qui il est, avalisant la piste d'une personnalité très discrète. Voire «très renfermée», comme le décrit la source proche du dossier.

«Tous les matins il partait soi-disant à son boulot. Mais on ne savait pas qu'il ne travaillait pas en fait», ajoute un voisin de pallier.

«Développeur» sans activité

Mohamed Hichem M. est effectivement «sans activité». Il avait été d'abord présenté comme un «étudiant en informatique», mais l'école lyonnaise où il était supposé être inscrit a précisé qu'il n'avait jamais fait partie de l'établissement. «Il y a deux ans, il s'était "désinscrit" avant la rentrée suite au refus de la délivrance de son visa.»

«Il avait des visas de court séjour et il a fait ensuite une demande de visa étudiant pour rentrer dans une école. Il n'a pas eu de visa étudiant», confirme de son côté le ministre de l'Intérieur.

Sur son profil LinkedIn, il se décrit comme «développeur», étudiant de l'université d'Oran Es-Sénia. Sur sa photo de profil, il apparaît souriant, le visage orné de fines lunettes et d'une barbe de trois jours.

À ce stade, les enquêteurs n'ont pas retrouvé d'indices permettant d'éclairer les motivations du jeune homme. Voulait-il tuer? Est-ce la piste d'un radicalisé?

Pour Christophe Castaner, il ne fait «pas de doute» qu'il s'agit bien du responsable de cette attaque qui a fait 13 blessés légers.

«Procédé technique très performant»

«Dès le début, il y avait un caractère étrange entre la disproportion d'un procédé technique très performant et un volume d'explosif très faible. Il y a de vraies incohérences dans ce dossier», a ajouté le ministre.
L'explosion de ce colis piégé avait suscité une... (AFP) - image 3.0

Les déclarations du ministre de l'Intérieur, après celles de son prédécesseur et maire de Lyon Gérard Collomb qui avait annoncé lundi l'arrestation d'une deuxième personne, ont entraîné une mise au point du procureur de Paris Rémy Heitz : le magistrat a rappelé qu'il était «le seul» autorisé à rendre publics des éléments couverts par le secret de l'enquête.

Vendredi vers 17h30 à Lyon, un jeune homme à vélo électrique, avec casquette et lunettes de soleil, avait déposé devant une croissanterie d'une rue piétonne un sac en papier brun contenant des vis, des billes de métal, des piles, ainsi qu'un circuit imprimé et un dispositif de déclenchement à distance.

Les enquêteurs ont pu suivre son itinéraire à vélo grâce à la vidéosurveillance. L'exploitation de ses données téléphoniques et des achats effectués sur l'internet a également permis de remonter jusqu'à lui.

Lors de son interpellation lundi matin par la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police judiciaire lyonnaise, il n'a pas opposé de résistance.

Très rapidement, sa mère, son père et son frère ont aussi été arrêtés et placés en garde à vue.

Imprimer

 


  © Ekilafrica