France: Notre-Dame de Paris en feu
AFP
Imprimer
4/16/2019 9:31:43 AM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


Les pompiers qui tentent depuis des heures de maîtriser le violent incendie qui a ravagé l'emblématique cathédrale Notre-Dame de Paris et provoqué la sidération à travers le monde, ont réussi à sauver la « structure » de l'édifice, que le président français Emmanuel Macron a promis lundi soir de rebâtir.
« On peut considérer que la structure de Notre-Dame est sauvée et préservée dans sa globalité », a indiqué le général Jean-Claude Gallet, commandant de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris.

Monument historique le plus visité d'Europe, la cathédrale gothique est inscrite au patrimoine mondial de l'humanité depuis 1991. Entre 12 à 14 millions de touristes visitent chaque année ce chef-d'oeuvre de l'architecture gothique situé sur l'île de la Cité et des milliers de personnes, Parisiens et touristes, assistaient sidérées au désastre.

« Le pire a été évité, même si la bataille n'est pas encore totalement gagnée », a déclaré sur place le président Macron, visiblement ému. « Cette cathédrale, nous la rebâtirons », a-t-il déclaré à la presse. Notre-Dame de Paris « c'est notre histoire, notre littérature, notre imaginaire, le lieu où nous avons vécu tous nos grands moments », a-t-il lancé.

Enquête ouverte

Une course contre la montre s'est engagée depuis plusieurs heures à Paris pour tenter de maîtriser ce violent incendie.

L'effroi et une immense tristesse se sont emparés de milliers de Parisiens et touristes rassemblées à proximité de cette cathédrale, véritable ADN de la capitale française, sidérés par les flammes intenses et jaunes ravageant le monument et l'odeur de brûlé envahissant les rues.

L'incendie, d'origine inconnue, est « potentiellement lié » aux travaux de rénovation de l'édifice, selon les pompiers. Il s'est déclaré au premier jour de la Semaine sainte qui mène à Pâques, au coeur des célébrations de la foi chrétienne.

Une enquête a été ouverte du chef de « destruction involontaire par incendie », a précisé dans la soirée le parquet de Paris. La piste d'un départ de feu accidentel depuis le chantier en cours sur le toit de la cathédrale « retient l'attention des enquêteurs en l'état des investigations », a précisé une source proche du dossier.

La cathédrale célébrée par Victor Hugo, l'une des plus grandes d'Occident, est depuis son origine l'un des monuments les plus emblématiques de la ville et mondialement connu. Inscrite dans le ciel de Paris, gravée dans le coeur, les passions et la mémoire des Parisiens, Notre-Dame est intimement mêlée à leur histoire : c'est son gros bourdon qui, le 24 août 1944, leur annonce la Libération du joug nazi et qui, 26 ans plus tard, accueille les obsèques du patron de la Résistance, le général Charles de Gaulle.

Les images très impressionnantes de l'incendie, et en particulier de l'effondrement de la célèbre flèche-dressée sur les quatre piliers du transept avec ses 93 mètres de haut-et d'une partie de la toiture, diffusées en direct par télévisions et réseaux sociaux dans le monde, ont provoqué une émotion internationale.

Collecte nationale

« Symbole de la France », une catastrophe « terrible à voir », des « scènes déchirantes » : de Berlin, Londres, Washington et d'autres capitales, du Vatican ou de Jérusalem, du Brésil, de Grèce ou de Turquie, les réactions se sont multipliées lundi soir.

Le Vatican a exprimé son « incrédulité » et sa « tristesse » lundi soir, évoquant un « symbole de la chrétienté, en France et dans le monde ».

L'Organisation des Nations unies pour la culture, l'UNESCO, se tient aux « côtés de la France pour sauvegarder et réhabiliter ce patrimoine inestimable » qu'est la cathédrale Notre-Dame, a tweeté sa directrice générale Audrey Azoulay.

L'incendie, qui s'est propagée extrêmement rapidement, a pris dans les combles de la cathédrale, ont indiqué les pompiers, évoquant « un feu difficile ». Il semble être parti au niveau d'échafaudages installés sur le toit de l'édifice, construit entre le XIIe et le XIVe siècle.

Larguer de l'eau sur Notre-Dame de Paris pour éteindre les flammes n'est pas une option, a indiqué la Direction générale de la Sécurité civile, car cela pourrait détruire le bâtiment.

La Fondation du patrimoine, organisation privée qui oeuvre à la sauvegarde du patrimoine français, va lancer mardi une « collecte nationale » pour la reconstruction de la cathédrale, a-t-elle annoncé dans un communiqué à l'AFP.

Plusieurs journaux français ont préparé des Une poignantes pour mercredi. « NOTRE DRAME », titre Libération sur une photo de la flèche en train de s'effondrer. « Le coeur en cendres », titre de son côté le quotidien catholique La Croix.

Ce que l'on sait

Le feu parti des combles

Le feu a pris vers 16 h 50 GMT. « J'étais pas loin, j'ai vu les fumées. Au départ je pensais que c'était l'Hôtel-Dieu (établissement hospitalier, NDLR) et puis en fait j'ai compris que c'était la cathédrale. Je suis arrivé, les cendres ont commencé à tomber », raconte Olivier De Chalus, le responsable des guides bénévoles de la cathédrale.

Le feu, dont l'origine est inconnue, est parti des combles, puis s'est propagé extrêmement vite à une grande partie du toit.

Les flammes ont dévoré la charpente, longue de plus de 100 mètres et baptisée... « la forêt » : « En raison du grand nombre de poutres qu'il a fallu utiliser pour la mettre en place, chaque poutre provenant d'un arbre ».

Une enquête a été ouverte pour « destruction involontaire par incendie », a annoncé le parquet de Paris.

La piste d'un départ de feu accidentel depuis le chantier en cours sur le toit de la cathédrale « retient l'attention des enquêteurs en l'état des investigations », a précisé une source proche du dossier.

400 pompiers, 18 lances

Quatre cents pompiers avec 18 lances à incendie, certains juchés sur des bras mécaniques à des dizaines de mètres de hauteur : un important dispositif de secours a été rapidement mis en place pour tenter de circonscrire au plus vite le feu.

Utiliser des Canadairs sur le bâtiment était par contre inenvisageable : « Le largage d'eau par avion sur ce type d'édifice pourrait en effet entraîner l'effondrement de l'intégralité de la structure », a twitté la Sécurité civile.

Vers 20 h 50 GMT, les « deux tours de Notre-Dame (étaient) sauvées » et sa structure « sauvée et préservée dans sa globalité », mais les opérations devaient continuer toute la nuit, a indiqué le général Jean-Claude Gallet, commandant de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris.

Quels dégâts ?

Vers 17 h 50 GMT, la flèche de la cathédrale, l'un des symboles de Paris avec ses 93 mètres de hauteur, s'effondre. En quelques heures, une bonne partie du toit de l'édifice semble avoir été réduite en cendres, et l'on ignorait encore vers 21 h GMT l'étendue des dégâts à l'intérieur de la cathédrale.

« Le feu intéresse les deux tiers de la toiture, qui s'est effondrée, ainsi que la flèche. Actuellement la manoeuvre vise à préserver l'arrière de la cathédrale, où sont situées les oeuvres les plus précieuses », a précisé M. Gallet.

La couronne d'épines et la tunique de Saint Louis ont pu être sauvés des flammes, a indiqué Mgr Patrick Chauvet, le recteur de la cathédrale.

« Des années de travaux »

Restaurer le bâtiment prendra « des années de travaux », a estimé le nouveau président de la Conférence des évêques de France (CEF), Eric de Moulins-Beaufort.

« Les deux heures qui viennent sont très importantes pour Notre-Dame », a prévenu aux environs de 20 h GMT Anne Le Breton, adjointe au maire du 4e arrondissement de Paris. « L'incendie n'est pas maîtrisé. Si on l'arrête là, la façade sera préservée. Et demain on rebâtira ».

« Pour répondre à de multiples demandes », la Fondation du patrimoine va lancer mardi une « collecte nationale » pour la reconstruction de Notre-Dame, a-t-elle annoncé dans un communiqué à l'AFP.

Le président français Emmanuel Macron, qui s'est rendu sur place et dont la voix trahissait l'émotion, a assuré qu'une « souscription nationale sera lancée », et que « bien au-delà de nos frontières, nous ferons appel aux plus grands talents [...], qui viendront y contribuer, et nous rebâtirons ».

Imprimer

 


  © Ekilafrica