A PROPOS DE…
Par François Zo'omévélé Effa
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2/28/2019 7:31:18 PM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


Monsieur Macron, Président de la République française, je voudrais attirer votre attention sur cette lettre ouverte à propos de votre version originale de la Françafrique. Depuis De Gaulle, Pompidou, Giscard… et vous, les présidents et gouvernements français sont assis sur une branche économique africaine qu’ils font semblant de scier mais qu’ils maintiennent et consolident en fait.
Foccart et De Gaulle, Giscard et Bokassa, Mitterrand et son « papa m’a dit » de fils, Chirac avec ses « bruits » et ses « odeurs », Sarkozy et son « homme africain qui n’est pas entré dans l’Histoire », il nous faudrait des tonnes de livres pour énumérer les différentes formes de cette Françafrique mais surtout, le mépris et les injures avec lesquels les dirigeants français expriment leur main basse sur les richesses africaines.

A propos de votre Françafrique, dont on ne parle plus sous votre règne jupitérien, elle prend des proportions plus graves que sous vos prédécesseurs. Vous êtes parti au Burkina Faso vous moquer ouvertement du président de ce pays devant ses étudiants, dans un amphithéâtre.

Normal, vous êtes Jupiter. Vous avez pris l’habitude d’aller remonter le moral de vos soldats en Afrique, qui veillent sur vos intérêts économiques au Mali, en Centrafrique… tout en maintenant des états de guerre en sourdine dans ce continent. C’est toujours Jupitérien.

Et, comme si ça ne suffisait pas, vous avez expliqué à haute et intelligible voix que l’Afrique serait pauvre et pas développée parce que les Africaines feraient trop d’enfants -sept en moyenne-. Les Africains ont compris pourquoi vous n’en faites pas vous-même. Serait-ce parce que Jupiter… !

Mais toujours est-il qu’à propos de vos propos pendant votre campagne électorale présidentielle, où vous parliez des méfaits de la colonisation, vous croyiez pouvoir noyer le poisson de ce poison, votre poison qui tue l’Afrique : le franc CFA ! Il vous est même arrivé, avec l’arrogance et la condescendance qui vous sont propres, de déclarer que si les Africains voulaient quitter le franc CFA, ils n’avaient qu’à le faire. O combien vous pouvez être intellectuellement malhonnête, vous, Enarque, économiste, banquier, financier, vous qui savez très bien que cette monnaie, le franc CFA que vos prédécesseurs ont fabriqué de toute pièce, est une peste économique qui répand la terreur, la pauvreté et le malheur en Afrique. Tout comme dans la fable de La Fontaine, les Africains malades du CFA ne meurent pas tous. Plusieurs fuient leur misère à travers le Sahara, s’aventurent sur des bateaux de fortune pour finir au fond de la Méditerranée, quelquefois à Lampedusa.

A propos de ce franc CFA, cher Jupiter de Macron, vos collègues italiens ont dénoncé le vol éhonté que vous pratiquiez en suçant le sang de l’Afrique. Vous n’avez pas aimé, vous avez rappelé votre ambassadeur d’Italie. Mais il est trop tard. Ce que vous cachez à votre peuple français, est que ce franc CFA, que vous battez et émettez à Chamalières et que vous redistribuez au compte- goutte aux Africains selon votre volonté, tous les lingots d’or de cette Afrique que vous possédez dans vos banques et qui donnent la valeur à votre monnaie française, tout cela n’est plus un secret.

Beaucoup de citoyens français vont, comme les Gilets jaunes en ce moment, défiler et manifester dans toute la République, pour vous demander de rembourser l’argent et l’or, car ils ne voudront pas continuer à être complices de ce vol en col blanc, en somme receleurs des richesses volées à l’Afrique. Il suffit de voir les déclarations de Jacques Chirac à ce sujet, qui demandait de rembourser à l’Afrique ce qui lui était dû.

Monsieur le Président, cher Jupiter, vous venez de dépasser les bornes en agissant comme les partis d’extrême droite de votre pays et de votre continent, qui n’aiment pas les étrangers. Comment pouvez-vous multiplier par dix les frais d’inscription à l’Université des étudiants africains ?! Ségrégation raciste ou économique ?

François Zo’omevele Effa
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