RDC: La Cour constitutionnelle se penche sur le Contentieux électoral Imprimer
1/15/2019 9:59:14 AM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


L'examen du recours introduit par Martin Fayulu auprès de la Cour constitutionnelle de la RDC débute mardi.
L'opposant a indiqué au lendemain de l'annonce des résultats de l'élection présidentielle par la CENI (Commission électorale) qui allait user de tous les recours légaux pour que ces résultats qui ne reflète "pas la vérité des urnes" puissent être invalidés.

Martin Fayulu conteste les résultats provisoires publiés par la CENI qui donne l'opposant Félix Tshisekedi, vainqueur avec 38,57% des voix et le créditant ainsi de la deuxième place avec 34,8% des suffrages.

Ces résultats contestés par Lamuka, la coalition politique de M. Fayulu sont aussi loin des données consolidées par la Conférence épiscopale nationale congolaise (CENCO) qui a déployés quelques 40.000 observateurs dans le pays.

"La Cour constitutionnelle va commencer à examiner le recours de Martin Fayulu mardi à partir de 09 h 30 (08 h 30 GMT)", a déclaré à l'AFP Baudouin Mwehu, attaché de presse au cabinet du président de la Cour constitutionnelle. Les audiences devraient être publiques et radiotélévisées.

"Ce que nous attendons de la Cour constitutionnelle, c'est le rétablissement de la vérité des urnes", souligne Albert Fabrice Puela, l'un des avocats de Martin Fayulu pour qui "le résultat proclamé par la CENI est une forfaiture."

Plus haute juridiction du pays, la Cour constitutionnelle est composée de neuf membres et est chargée de trancher les contentieux électoraux : elle a huit jours pour rendre sa décision à partir du dépôt du recours de Martin Fayulu.

Et faisant justement allusion au président Kabila, Matthieu Kalele Ka-Bila (adjoint de Fayulu) indique que le camp Fayulu sait que "c'est sa cour (à Kabila)", une Cour acquise à la cause du président sortant accusé par une frange de l'opposition d'avoir conclu un accord politique avec Félix Tshisekedi.

Et pour cause, la RDC a un régime semi-présidentiel où le Premier ministre doit sortir des rangs du groupe majoritaire à l'Assemblée. Dans le présent cas de figure il s'agit de la majorité présidentielle pro-Kabila.

Félix Tshisekedi n'ayant obtenu qu'une cinquantaine d'élus à la tête de la coalition Cap pour le changement (Cach), est contraint à une cohabitation avec les partisans de M. Kabila.

La majorité présidentielle dont le candidat, Emmanuel Shadary, est arrivée en troisième semble ne pas s'intéresser à la guéguerre de contestation des résultats de la présidentielle entre les deux opposants.

Le camp Kabila est tout aussi loin du débat sur le recomptage des voix et la proposition de la SADC sur un gouvernement d'union.

Tenant compte des "sérieux doutes" portant sur les résultats provisoires, la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) a suggéré dimanche un recomptage qui "permettrait de rassurer à la fois les vainqueurs et les perdants".

"Si ce recomptage est une décision de la Cour constitutionnelle, l'UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) l'acceptera. Mais nous n'entendons pas que ce recomptage des voix soit imposé par des États étrangers" a précisé Vidiye Tshimanga, porte-parole de Félix Tshisekedi.
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