Soudan du Sud: 125 femmes violées ou brutalisées en dix jours dans le Nord
AFP
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12/1/2018 7:38:29 PM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


Ces dix derniers jours, 125 femmes et filles sud-soudanaises ont été violées ou brutalisées alors qu'elles cherchaient à s'approvisionner en nourriture fournie par des organisations humanitaires internationales autour de la ville de Bentiu (nord), a annoncé vendredi l'ONG Médecins sans frontières (MSF).
« Des femmes et jeunes filles sont arrivées en masse à la clinique de MSF à Bentiu sur la semaine écoulée après avoir survécu à d'horribles violences sexuelles », a déclaré Ruth Okello, une sage-femme travaillant pour MSF au Soudan du Sud.

« Certaines sont des filles de moins de 10 ans et d'autres des femmes de plus de 65 ans. Même les femmes enceintes n'ont pas été épargnées par ces attaques brutales », a-t-elle ajouté dans un communiqué de l'organisation.

MSF n'a pas pu déterminer par qui avaient été menées ces attaques, qui ont eu lieu entre le 19 et le 29 novembre.

La plupart sont survenues au moment où ces femmes cherchaient à atteindre des centres d'aide alimentaire d'urgence pour bénéficier de rations fournies par des agences humanitaires internationales, a précisé MSF.

Les victimes ont été soit violées, soit « fouettées, battues ou matraquées avec des bâtons ou des crosses de fusils ». Elles ont également été dépossédées de leurs rares biens, dont les vêtements, chaussures, l'argent, et les cartes d'alimentation.

« Depuis plus de trois ans que je travaille au Soudan du Sud, je n'ai jamais vu une hausse aussi spectaculaire du nombre de personnes ayant survécu à des violences sexuelles et venant à notre programme pour obtenir de l'aide médicale », a ajouté Mme Okello.

« Nous avons traité 104 survivants de violences sexuelles et sexistes sur les dix premiers mois de cette année, et nous en avons aidé 125 sur la seule semaine écoulée », a-t-elle souligné.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 à Juba, lorsque le président Salva Kiir, un Dinka, a accusé Riek Machar, son ancien vice-président, de l'ethnie nuer, de fomenter un coup d'État.

Le conflit, marqué par des atrocités à caractère ethnique et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de 380 000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-soudanais, soit près d'un tiers de la population, à s'enfuir.

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