Propagande ou mensonge ? Faites votre choix !
Par Michel Lobé Etamé
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9/16/2016 12:13:28 PM - Publié par webmaster@ekilafrica.com  


Quelqu’un disait que nous vivons une époque formidable. Il avait certainement raison. Au regard d’un passé encore frais dans nos esprits, il faut reconnaître que les progrès dans tous les domaines de la vie, ont complètement bouleversé notre quotidien. Nous n’en sommes plus à nous demander ce que sera demain. La Silicon Valley s’en charge. Elle nous livre, à doses homéopathiques, le menu journalier de nos besoins : téléphone portable à multi usages, Internet, réseaux sociaux, jeux électronique…
Pour tous ceux qui vivent dans cet environnement, l’idéal social est atteint. Les guerres, très lointaines, n’ont d’écho qu’avec un terrorisme aveugle qui vient bouleverser notre quiétude de petits bourgeois occidentaux. La vie serait encore plus belle sans le Niqab et le Burkini qui viennent défigurer notre espace public. Nous serions encore plus heureux si des bombes n’explosent ici et là, semant le doute et la panique sur notre capacité à nous protéger.

C’est dans ce monde illusoire que nous scrutons tous les jours les informations débitées par des médias menteurs et soumis. Les jeunes se souviennent-ils que l’ancien bloc soviétique a été disloqué ? Ce régime de propagande n’a pas résisté à l’idéal de liberté que l’Occident brandissait comme un trophée de guerre.

La propagande soviétique a échoué, laissant place à la liberté des peuples de disposer d’eux-mêmes. Mais, qu’avons-nous fait de notre liberté si chèrement acquise ? Les anciens états du bloc soviétique continuent à vivre sous de nouvelles dictatures maquillées. La Russie a trouvé un nouveau tsar. Il s’appelle Vladimir Poutine. La Chine organise à sa manière des élections avec les caciques du régime communiste. Il parait qu’ils ne sont pas plus malheureux que nous en Occident. Ils s’accommodent à leur sort.

Nous retiendrons que sous les nouvelles dictatures, les citoyens ne sont pas plus malheureux que sous les régimes dits démocratiques. Certes, l’information vient toujours du sérail. Elle est diffusée et partagée par tous. La propagande s‘est adaptée.

Dans notre société démocratique, la question du bonheur peut se poser. Mais qui définirait aujourd’hui le bonheur ? Voilà un exercice périlleux à plusieurs équations. Nous sommes passés d’une économie keynésienne qui a produit à outrance vers le libéralisme qui a fabriqué une poignée de milliardaires qui dirigent d’une main de fer le monde.

Le bloc de l’Est admirait notre modèle social. La liberté était chantée. Le citoyen pouvait rêver. L’école devenait un ascenseur social. Au bout de l’effort, le travail était garanti.

Il a fallu que le premier choc pétrolier perturbe notre machine économique et financière bien huilée pour qu’un doute s’installe. Nous sommes entrés dans la crise économique sans nous en rendre compte. Tout ceci s’explique par la foi absolue que nous avions de nos dirigeants.

Nous avons eu torts. Le monde est passé de l’économie d’abondance à l’économie libérale. Nous n’avons pas vu venir ces changements qui vont impacter notre quotidien de flemmards.

Le monde des finances et de l’industrie a pris les commandes de notre société. Le modèle libéral, sans le dire, s’est octroyé tous les droits. Nous avons eu des délocalisations présentées au départ comme une chance unique pour préserver nos acquis économiques et sociaux.

Le chômage s’est installé. Il ne fallait pas le prendre comme une fatalité, mais un phénomène épisodique. L’Occident a été sournoisement privatisé. Le pouvoir n’est plus au citoyen. Les nouveaux dirigeants sont les financiers et les industriels.

Les femmes et les hommes politiques n’ayant pas de réponses à nos attentes ont commencé à mentir. Le mensonge s’est installé à tous les étages de notre pyramide. Pire, les financiers et les industriels ont arraché le pouvoir politique à nos élus. Ces derniers sont devenus des représentants de commerce des grands groupes financiers et industriels.

Ceux qui ont osé dévoiler ce secret de polichinelle ont été broyés dans l’indifférence totale. Aujourd’hui, Chelsea Manning croupit en prison aux USA. Edward Snowden est piégé à Moscou. Le pauvre Julian Assange est emmuré dans l’ambassade équatorienne à Londres.

La guerre en Libye a été présentée comme salvatrice. La vérité vient d’éclater : Obama et Cameron ont suivi Sarkozy dans une aventure hasardeuse. Malgré leurs confessions tardives, il ne fait aucun doute que les dirigeants occidentaux ne maîtrisent plus le monde. Nous voilà condamnés à payer pour des aventuriers égoïstes et sans charisme qui nous gouvernent.

Nous avons calqué le modèle de propagande de l’ancien bloc soviétique. Nous l’avons modélisé pour qu’il s’adapte à notre système libéral car la machine économique s’est enrayée. Nous avons toujours le droit d’exprimer nos différences dans une liberté fictive. Mais sommes-nous plus heureux quand nous voyons nos jeunes diplômés sans emploi ?

Il nous est aujourd’hui difficile de choisir entre la propagande héritée du communisme et le mensonge libéral des va-t’en guerre aux commandes. Entre la peste et le choléra, ne faudrait-il pas penser à une troisième voie ? Tel est le dilemme de notre monde moderne.


Par Michel Lobé Etamé
Journaliste
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