Armstrong avoue : « Oui, je me suis dopé »

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« Oui », je me suis dopé, « oui », c’était de l’EPO, « oui », j’ai été transfusé : Lance Armstrong a avoué pour la première fois en public avoir pris des produits dopants durant sa carrière cycliste, face à l’animatrice Oprah Winfrey.

Dans un hôtel d’Austin, au Texas, le septuple vainqueur du Tour de France Lance Amstrong s’est livré jeudi soir, dans une interview préenregistrée avec l’animatrice vedette Oprah Winfrey, en respectant les règles du jeu fixées entre les deux : répondre honnêtement aux questions posées.

Lors de l’interview dont la première partie a été diffusée hier soir et la seconde le sera vendredi soir, Oprah Winfrey n’a pas tourné au tour du pot : « C’est une question pour laquelle le monde entier attend une réponse : avez-vous pris des substances pour améliorer vos performances ? Répondez par oui ou par non. »

EPO (érythropoïétine) ? Réponse d’Amstrong : « oui »

Transfusion sanguine : « oui »

D’autres substances telles que la cortisone et la testostérone : « oui »

Avez-vous pris ces substances lors des 7 Tours de France ? « oui »

Etait-il possible de remporter sept Tours de suite sans dopage ? « non »

Avez-vous pris des produits dopants plus tôt dans votre carrière : « oui », de la cortisone et de l’EPO.

« Je me suis perdu »

Lance Amstrong l’avoue. Il a commencé à prendre de l’EPO à partir de la moitié des années 1990 alors que la substance a fait son apparition sur le marché à partir de 1989. Le champion cycliste, à qui l’on a retiré les sept victoires sur le Tour de France ainsi que sa médaille de bronze aux Jeux olympiques 2000 a présenté un visage totalement nouveau au public américain. Face à l’empathique Oprah Winfrey qu’il n’a pas choisi par hasard, il le confesse : « Je me suis perdu. Je ne l’esquive pas. Toute la faute me revient. J’avais l’habitude de vouloir tout contrôler dans ma vie. (…) Je suppose que pour beaucoup de gens, (ces aveux) sont trop tardifs. » Un peu plus tard, il le dira : « Je mérite tout cela. »

Son secret : la planification

Connu pour asséner des attaques virulentes contre celles et ceux qui l’ont accusé de dopage devant les médias ou devant la Justice, Lance Amstrong, héros américain déchu, s’est livré, certes, mais il n’a pas souhaité procéder au grand déballage en citant des cyclistes ou personnes en particulier qui auraient été impliqués dans la pratique du dopage. Il admet qu’il s’agissait d’une « culture » répandue au sein du cyclisme. Lui-même le dit : sa technique de dopage était « clairement professionnelle et intelligente. Mais elle n’était en aucun cas à l’échelle de ce qui se passait en Allemagne de l’Est » dans les années 1980. Son secret : la planification. Le Texan prenait de l’EPO avant les compétitions, même s’il a aussi admis en avoir pris en cours de Tour de France.

Pas de dopage après 2005

Par moment, Lance Amstrong apparaît comme le plus humble des interviewés. Quand l’interviewer lui montre des images de ses répliques, il le reconnaît : « Je ne peux nier avoir été arrogant. Ce n’est pas bien. » Il ira jusqu’à regretter les propos agressifs qu’il a tenus après sa victoire au Tour de France en 2005 où il fustigeait les sceptiques. Parfois gêné, le Texan se gratte la tête, hésite. En termes de dopage, il relève que deux mesures ont radicalement changé la donne : les tests en compétition et le passeport biologique introduit par l’Union cycliste internationale (UCI) et l’Agence mondiale antidopage (WADA). Le passeport biologique a été introduit en 2008, mais Lance Amstrong le déclare : il ne s’est plus dopé depuis 2005 et il n’a pris aucun produit dopants pour les deux derniers Tours de France qu’il a effectués en 2009 et 2010.

Accablé par un récent rapport de l’Agence américaine antidopage (USADA) dans lequel 26 personnes témoignent dont 11 coéquipiers et qui parle d’un réseau mafieux au sein de l’équipe cycliste du Texan, Lance Amstrong a nié jeudi soir avoir été un leader imposant à ses coéquipiers de se doper. Un leader « montre l’exemple », a-t-il précisé. Mais ses aveux sont restés ambigus. Il avait des « attentes » par rapport à ses coéquipiers et il l’admet : il a fait de l’intimidation (bullying). « J’ai grandi comme un battant, comme ma mère. Avec un cancer (des testicules) diagnostiqué, j’ai voulu faire tout pour survivre. J’ai fini par intégrer cette attitude. » Avant son cancer, le Texan l’affirme, il avait déjà pris des produits dopants.

« C’est difficile de mentionner des noms »

Oprah Winfrey ne pouvait éviter le sujet Michele Ferrari, le médecin du sport épinglé par le rapport de l’USADA et que Lance Amstrong a commencé à consulter à partir de 1994. Là, le champion américain déchu est emprunté. « C’est difficile de mentionner des noms. Mais je peux le dire, Michele Ferrari est un homme bon et intelligent. Il est totalement propre, il est éthique. » Lance Amstrong lui aurait versé plus d’un million de dollars sur dix ans. Le médecin avait déjà une réputation sulfureuse et Oprah Winfrey s’est demandé pourquoi Lance Amstrong s’est associé à lui : « Oui, vu la perception que le public avait de lui, c’était irréfléchi. »

« Je vais passer le reste de ma vie à m’excuser »

Puis Oprah Winfrey n’en revient pas : « N’avez-vous pas eu le sentiment que ce que vous faisiez était mal ? » « Non, pas à l’époque », a répliqué Lance Amstrong. « Avez-vous eu le sentiment d’avoir triché ? » « Non, c’est effrayant. »

En se confessant en première mondiale sur la chaîne OWN d’Oprah Winfrey, Lance Amstrong entame un processus qui pourrait être très long. « Je vois la colère chez les gens que j’ai trahis, qui ont cru en moi, qui m’ont soutenu. Ils ont tout le droit d’éprouver ce sentiment. Je vais passer le reste de ma vie à tenter de reconquérir leur confiance et à m’excuser. »

Le cycliste texan, qui a créé sa fondation LIvestrong contre le cancer, est resté prudent au sujet des tests positifs qu’il a subis. En 1999, six éprouvettes de son urine avaient été congelés. Mais à l’époque, aucun test d’EPO n’existait. En 2005, ces mêmes échantillons ont été testés. Cinq sur six étaient positifs. Lance Amstrong nie toutefois avoir bénéficié d’une passe-droit au Tour de Suisse en 2001. Jeudi soir, il a nié avoir été testé positif malgré des accusations insistantes. Et son don à l’UCI ? « Ce n’était pas pour couvrir » le dopage, s’est justifié le héros déchu.

Il admet avoir tenu des propos inexcusables à l’égard de certains accusateurs, notamment la soigneuse Emma O’Reilly traitée un jour de « prostituée alcoolique » qu’il attaqua en justice. Il espère, tout en reconnaissant n’avoir aucune crédibilité morale pour le faire, pouvoir aider à nettoyer le cyclisme du dopage, car c’est un sport qu’il « aime ».

La nouvelle histoire de Lance Amstrong ne fait que commencer. Oprah Winfrey l’a d’ailleurs relevé. La Justice américaine a classé une enquête à l’encontre du cycliste en février 2012 sans explication. Aujourd’hui, les experts estiment que les autorités américaines pourraient relancer des poursuites civiles et pénales contre Lance Amstrong pour fraude et parjure notamment. L’un d’eux est alarmiste. Le champion déchu risque gros, tant au niveau financier qu’au niveau de sa liberté.

vendredi 18 janvier 2013

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