Le Cameroun, indépendant depuis 1960, était dirigé d’une main de fer par son premier président, Ahmadou Ahidjo. Ce dernier a « pacifié » le pays jusqu’en 1977 en venant à bout d’une rébellion qui a vaillamment combattu l’armée française pour sa souveraineté.

Ahmadou Ahidjo a quitté le pouvoir en 1982. Il a choisi son successeur qui était son premier ministre : Paul Biya. Ce dernier a hérité d’une économie qui était l’une des plus prospères et florissantes en Afrique.

L’auteur, à travers de nombreux documents disponibles, a établi un diagnostic au peigne fin sur les deux présidents. Ahmadou Ahidjo a bâti une nation prospère qui faisait l’admiration de ses paires africains. Il a quitté le pouvoir après avoir construit, dans des circonstances difficiles, le cadre institutionnel d’une nation moderne.

Sur le plan politique, Ahmadou Ahidjo ne supportait pas la contradiction. En quittant le pouvoir, le Camerounais n’avait qu’un parti politique unique qui s’appliquait à broyer les opposants.

L’arrivée de Paul Biya au pouvoir a été saluée par le peuple qui voyait en lui un nouvel homme qui ne trainait aucune casserole. Mais, très vite, le peuple a déchanté. La corruption, le clanisme et le tribalisme ont décimé l’œuvre de son prédécesseur. Les acquis économiques et sociaux ont vite volé en éclat.

Malgré une démocratie de façade, la corruption a gangrené tout le système administratif et juridique. Paul Biya, Roi Fainéant, séjourne en Suisse une bonne moitié de l’année et laisse le pays sombrer par ses collaborateurs véreux. Le chômage gagne du terrain. La pauvreté s’installe. Le nouvel homme fort du pays gère par ordonnance depuis son hôtel en Suisse. Il ne maitrise aucun dossier.

Accroché au pouvoir depuis 36 ans, le vieux monarque a aujourd’hui 86 ans. Il vient d’être réélu pour un septième mandat d’affilée de sept ans. Au moment où les femmes et les hommes de pouvoir passent une retraite paisible, Paul Biya s’accroche au pouvoir. Le Cameroun est en ruine. Le gérontocrate de service vient de rempiler jusqu’en 2025. Il aura alors 92 ans en attendant que la nature ait raison de lui.

Aujourd’hui, le Cameroun est au bord d’une guerre civile. Au Nord, Boko Haram sévit alors que la partie Orientale de culture anglophone du pays veut faire sécession. Le chômage de masse et la maladie désespèrent la jeunesse. C’est dans un climat de violence que Paul Biya s’accroche désespérément à son septième mandat.

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jeudi 5 août 2021