Une crise d’hystérie traverse l’Afrique francophone
Par Michel Lobé Etamé

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Nous croyions révolues ces années où Mobutu s’autoproclamait « roi du Zaïre » dans une Afrique à la recherche de son identité. Toute honte bue, Bokassa, grand admirateur de Napoléon, lui emboita le pas. D’autres évènements, au début de notre siècle, viennent confirmer la mégalomanie de la nouvelle génération des chefs d’États de l’Afrique francophone, membres de l’oligarchie corrompue et soumise de la fraçafrique.


Les constitutions volent en éclats. Une crise d’hystérie traverse l’Afrique francophone. La course au troisième mandat bat son plein. Ces présidents, issus des cercles universitaires dénonçaient jadis leurs prédécesseurs dont le comportement addictif au pouvoir absolu a ruiné les espoirs d’une jeunesse ambitieuse. La nouvelle élite que nous avons acensée ne se distingue pas des sous-préfets de la génération des indépendances taillables et corvéables à merci. Ils poursuivent allègrement le tripatouillage des constitutions pour s’éterniser au pouvoir. Ils ont peur d’être jugés par leur peuple.

Les semaines qui suivent seront très riches en évènements. Une fois encore, l’Afrique francophone, pilier de la françafrique, sera au centre de nos préoccupations. Nous avons vu tour à tour Idris Deby s’autoproclamer Maréchal. Alassane Ouattara de la Cote d’Ivoire, « démocrate convaincu, homme de paix et de réconciliation » a brûlé les ailes fragiles de sa propre constitution pour briguer un troisième mandat.

Cette fuite en avant qui jette le trouble sur le comportement des chefs d’États se poursuit. Alpha Condé vient d’arrêter la date de la prochaine présidentielle en Guinée. Après deux mandats bien pleins et au mépris de sa constitution, il veut briguer un troisième mandat.
Après les indépendances tronquées, l’Afrique francophone a un triste bilan politique, économique et social.

Sans chercher à entrer dans le détail d’arguments oscillant entre déception et anathème, nous déduisons de ces actes ce qu’ils nous disent de l’irascible comportement de nos dirigeants. L’histoire de nos jeunes États est-elle condamnée d’avance à la forfaiture des sbires inféodés à la puissance coloniale ?

Paris n’est plus maitre de son calendrier

La monnaie commune des pays de la CEDEAO, l’éco, devait entrer en circulation dès le mois d’octobre de l’année en cours malgré les observations du Nigeria et du Ghana. Cette nouvelle monnaie avait l’appui de trois piliers de la francafrique : Alassane Ouattara, Macky Sall et Ibrahim Boubacar Keita. Le coup d’état militaire au Mali a remis en cause ce projet qui n’a jamais été débattu par le pouvoir législatif des pays concernés.

Alassane Ouattara qui avait annoncé qu’il ne se présentera pas à un troisième mandat pouvait donc quitter le pouvoir en imposant une monnaie décriée. Ce ne sera pas le cas. Il a donc choisi de rempiler afin de faire aboutir son projet macabre de l’Eco. Mais, une question se pose. A-t-il fragilisé sa relation avec Emmanuel Macron qui voyait en lui un démocrate que l’histoire pourrait citer en exemple ?

En recevant successivement le président Ouattara de la Côte d’Ivoire et son homologue sénégalais Macky Sall, le président français, Emmanuel macron a commis une double faute :

- Il cautionne la candidature d’Alassane Ouattara pour un troisième mandat au grand mépris de la constitution de son pays ;
- Il apporte sa caution à Macky Sall pour la mise en circulation de la monnaie unique des pays de la CEDEAO décriée par le Nigeria et le Ghana.

Le coup d’état au Mali par de jeunes impromptus repousse la date de mise en circulation de l’Eco car deux conditions ne sont pas réunies avec les autres membres de la CEDEAO : l’arrimage de l’Eco à l’Euro et la fermeture du compte des opérations au trésor français. La réunion entre Emmanuel Macron, Alassane Ouattara et Macky Sall à Paris pour donner vie à l’Eco a temporairement échoué.

Ces échecs précipités et concomitants confirment l’embarras de Paris pour la mise en circulation de l’Eco. Il est donc impératif pour Emmanuel Macron de soutenir les deux piliers de la CEDEAO encore en exercice sans qui le projet de la monnaie unique, dans sa version actuelle, est voué à l’échec.

Pour Paris, l’enjeu politique et économique est énorme. Il faut faire aboutir l’Eco. Pour cela, il faut soutenir sournoisement la candidature pour un troisième mandat d’Alassane Ouattara. Ce pari est risqué et pourrait déboucher sur une nouvelle guerre fratricide dans un pays qui n’a pas encore pansé ses plaies.

Par Michel Lobé Étamé
Journaliste
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vendredi 18 septembre 2020

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