France - Armistice: trois Femen forcent la sécurité au passage de Trump
AFP

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Trois militantes Femen sont parvenues à forcer la sécurité au passage de la berline de Donald Trump dans le convoi officiel des chefs d'État dimanche sur les Champs-Élysées, mettant à mal l'important dispositif déployé par les forces de l'ordre pour les commémorations du 11-Novembre à Paris.

Un incident diffusé en direct pendant un événement mondial sur fond de menace terroriste persistante alors que près de 10 000 policiers, gendarmes et pompiers ont été déployés pour sécuriser la capitale aux allures de camp retranché dimanche.

Les mots « Hypocrisy parad », « Gangsta party » et « Fake peacemakers » inscrits sur leurs poitrines nues, elles ont sauté par-dessus les barrières dressées le long de l'avenue au moment où la voiture du président américain remontait les Champs-Élysées peu avant 11 h, sous les yeux de centaines de spectateurs.

Deux militantes ont été immédiatement interceptées par les forces de l'ordre après avoir sauté les barrières. Au même moment, une troisième Femen, positionnée seule un peu plus haut sur l'avenue, a elle réussi à courir jusqu'au milieu de la chaussée en frôlant presque le cortège officiel.

Cette militante, qui portait l'inscription « Fake peacemakers » (Faux pacificateurs), s'est brièvement immobilisée les bras en l'air face aux voitures officielles. Elle a été arrêtée par trois membres des forces de l'ordre dix secondes plus tard.

La préfecture de police a confirmé l'arrestation des trois militantes, sans plus de détails.

« La France célèbre la paix avec cette cérémonie mais la moitié des chefs d'État invités sont responsables de la plupart des conflits dans le monde. Nous protestons contre la venue de Trump, Poutine, Erdogan, Mohammed ben Salmane Nétanyahou », a expliqué à l'AFP peu après cet incident Constance Lefèvre, une militante Femen présente dans le public sans avoir pris part à l'action.

La veille, un autre trio Femen s'était brièvement exposé seins nus sous l'Arc de Triomphe, seins nus et poing en l'air, en criant : « Welcome war criminals » (Bienvenue aux criminels de guerre), les torses peints du slogan : « Fake peacemakers, real dictators ». Après avoir été placées en garde à vue, elles ont été convoquées au commissariat en mars.

Dix ans après sa création, ce mouvement féministe qui entend dénoncer l'oppression politique et religieuse n'en est pas à son premier coup d'éclat, avec une méthode désormais célèbre : slogans tracés en grosses lettres noires sur leur poitrine dénudée, ces femmes, souvent jeunes et sveltes, trompent les services de sécurité, se faufilent dans les foules pour hurler leur message.

Dans un communiqué envoyé après leur action sur les Champs-Élysées, les Femen ont condamné la présence à Paris des « responsables de belligérances actuelles ». « Trump, Poutine, Erdogan, ben Salmane et Macron ont transformé le 11 novembre en un triste spectacle qui n'est divertissant que pour les criminels qui y participent », ont-elles dénoncé.

« Risque terroriste »

Pour ces commémorations hors-norme du centenaire de la Grande Guerre à laquelle participent des dizaines de chefs d'État et de gouvernement, la France a pourtant mis en place un dispositif d'ampleur avec le déploiement d'environ 10 000 membres de force de l'ordre.

Les autorités ont justifié ces mesures en citant notamment le « risque terroriste » dans un pays frappé ces dernières années par une vague d'attentats djihadistes sans précédent, et celui de « la mouvance radicale ».

Périmètres de sécurité dans divers sites de la capitale, points de filtrage, 2000 membres des forces de l'ordre consacrés à la sécurisation du secteur de l'Arc de triomphe, la préfecture de police s'était voulue rassurante vendredi, se disant « en capacité de faire face à l'événement ».

À l'occasion d'un rassemblement anti-Trump dimanche à partir de 14 h place de la République à Paris, les autorités s'attendent à des débordements. Selon la préfecture de police, « 200 à 400 activistes violents » sont susceptibles de se constituer en black bloc sur place et « peuvent entraîner avec eux quelques centaines de suiveurs ».

Samedi, quatre sympathisants de l'ultradroite soupçonnés d'avoir évoqué un projet d'attaque visant Emmanuel Macron lors des commémorations du 11-Novembre entamée voici une semaine, ont été mis en examen après avoir été arrêtés mardi en Moselle.

dimanche 11 novembre 2018

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