L’échec économique et monétaire des états de la CEMAC
Par Michel Lobé Etamé

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La présence de Christine Lagarde, patronne du Fonds Monétaires International (FMI) et du Ministre français de l’économie, Michel Sapin, au sommet de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) le 23 Décembre 2016 n’était ni fortuite, ni un hasard de calendrier. Ces deux personnages avaient des missions régaliennes bien définies et différentes à imposer aux chefs d’états de l’Afrique Centrale (Cameroun, Gabon, République du Congo, Centrafrique et Tchad).


En effet, le Cameroun, tête de pont de la sous-région, tout comme le Gabon, le Tchad et la Guinée Equatoriale sont confrontés à des baisses des devises liées à la chute du prix du baril pétrolier et qui pénalisent leur dynamique économiques.

Pour Christine Lagarde, les économies des pays de la CEMAC sont moribondes depuis une vingtaine d’années. Le Cameroun a cru bien faire en se déclassifiant de pays sous développé à pays pauvre très endetté (PPTE) et accéder ainsi à de nouveaux crédits et de nouvelles aides. Ce choix a conduit le pays à privatiser toutes les entreprises d’état rentables.

Nous savons depuis que la privatisation a été un échec. Le Cameroun a besoin à nouveau de nouveaux crédits pour relancer son économie atone. C’est ce qui justifie la présence de Christine Lagarde au Cameroun qui va proposer de nouveaux crédits et des emprunts toxiques que recouvreront les Fonds vautours, ennemis jurés des mauvais payeurs.

Le Cameroun ne sera donc pas émergent à l’horizon 2035. Il n’a ni la volonté ni les moyens d’y parvenir avec l’équipe actuelle au gouvernement. Cette situation est dramatique pour un pays qui était le moteur de l’économie africaine jusqu’en 1985.

Quant à Michel Sapin, sa mission était prévisible. Les pays de la CEMAC ont tous une économie en berne. Ce constat conduira inéluctablement à une nouvelle dévaluation du franc CFA. Personne ne veut en parler, mais cette dévaluation est inévitable quand on sait que les dernières prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) des pays de la CEMAC sont très en dessous des pays comme la Côte d’Ivoire qui seront de l’ordre de 6% à 11% en 2017.

Le président Paul Biya qui accueillait ses homologues de la sous-région a tenu un discours offensif, comme à son habitude. A l’écouter, on avait l’impression que des solutions miracles étaient trouvées pour dynamiser les économies atones et moribondes de la CEMAC. Cette sinistrose tenace est un aveu d’échec qui paralyse tout l’espace économique et monétaire des pays de la zone franc CFA.

Paul Biya s’est rappelé à l’occasion des problèmes sociaux de son pays et de ses voisins où le chômage, la précarité, la santé et l’éducation causent des dégâts sociaux insoupçonnés. Ce discours discursif apportera-t-il une réponse à l’effondrement de ces économies ? Nous pouvons en douter.

Le pétrole et la chute des matières premières agricoles ne sauraient être les seuls responsables des régressions économiques observées depuis une vingtaine d’années dans toute la sous-région. Bien sûre, il y a la guerre contre Boko Haram, l’insécurité, la délinquance et la frivolité sociale. Mais, il y a surtout un problème humain majeur : l’incompétence des hommes en place accrochés depuis des décennies au pouvoir et qui ne veulent pas passer la main.

La souffrance des populations s’exprime tous les jours par la maladie, la mort, la déscolarisation, l’alcoolisme, la perversité, le chômage, etc. Le peuple, incrédule, se cherche à travers Dieu. La prière est devenue l’antidote de tous les maux et des plaies qui ne se cicatrisent pas.

La corruption et le vol des deniers publics paralysent nos économies. Les enrichissements personnels sont devenus courants car les sanctions sont nulles ou quasi inexistantes. Voilà des maux qu’il faut combattre pour retrouver les voies du succès et du bien-être.

Les conclusions du sommet de la CEMAC sommet sont cinglantes et catastrophiques : la croissance du produit brut intérieur (PIB) ne devrait pas dépasser 1%. Il n’y aura donc pas de création d’emplois dans la zone CEMAC en 2017. Au pire, nous devons nous attendre à une nouvelle dévaluation du franc CFA.
Pour la jeunesse, cet aveu d’échec est perçu comme une fatalité qui entrainera de nouvelles crises qui provoqueront quelques centaines de morts dans l’indifférence totale. Les chefs d’états d’Afrique ne rendent jamais de comptes à leurs contribuables.



Par Michel Lobé Etamé
Journaliste
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vendredi 6 janvier 2017

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