Editorial - Vers un nouveau cycle Keynésien ?
Par Michel Lobé Etamé

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Tiens donc ! Les suprématistes du libéralisme vont lâcher du lest. Mais, ne nous enflammons pas trop vite. La rigueur prônée par les gouvernements successifs de l’Union Européenne et les économistes de tous les bords va sans doute marquer un temps d’arrêt. Tout ceci à cause de deux évènements majeurs qui viennent d’ébranler le monde politique et les médias. Le Brexit et l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis vont-ils réveiller les consciences tétanisées de la pensée unique ? La peur a changé de camp.


Les médiats bien-pensants n’ont pas prévu ces cataclysmes électoraux qui traduisent le mal être du citoyen dans deux pays riches et prospères. Et pour cause : les politiques budgétaires en cours ne tolèrent aucun dérapage.

Les élections restent jusqu’ici le dernier recours du citoyen pour sanctionner les dirigeants qui ne tiennent pas leurs promesses. Vive la démocratie ! Les anglais et les américains l’ont bien compris. Malgré les sondages en faveur du camp des élites et une campagne médiatique sulfureuse, les résultats des urnes ont fait chuter avec fracas la ligne pure et dure des libéraux.

Une nouvelle ère politique commence à prendre corps. Elle s’appelle le populisme qui prône la fermeture des frontières et la préférence nationale. L’Europe dite nationaliste balise petit à petit son chemin. La pauvreté qui s’installe accélère le vote en faveur des candidats « peu qualifiés », mais qui parlent au peuple avec des mots simples et justes. Des mots qu’il veut entendre même s’ils ne sont pas réalistes.

La Commission européenne, chantre de la rigueur est aussi prête à lâcher du lest. Cette institution rigoureuse de technocrates à la solde des financiers vient de suggérer pour la première fois que la zone Euro devrait s’orienter vers des politiques budgétaires favorisant un peu de la croissance. Elle recommande une hausse de 0,5% des dépenses publiques de la zone Euro. Quel changement de cap ! Elle n’a pas le choix face au contexte politique actuel qui est la résilience des deux élections citées. Pour la première fois, elle assouplit sa position en matière de discipline fiscale sans tenir compte du risque de dérapage face aux critères du Pacte de stabilité et de croissance si chers à la Chancelière allemande Angela Merkel.

Les gouvernements de la zone euro courent un grand risque en maintenant leurs règles d’un plafond des déficits publics à 3% des produits intérieurs bruts. Cet entêtement fragilise les gouvernements actuels et favorise la montée du populisme. Mais le populisme n’est-il pas inhérent à la démocratie ?

Ce nouveau changement de cap nous ramène à nos fondamentaux et conduit vers l’ancien modèle économique de Keynes. Nous allons vers un nouveau cycle keynésien de relance de la demande par la dépense publique.

Tout au long de sa campagne, Donald Trump n’a cessé de marteler qu’il relancera les grands travaux d’infrastructures qui vont créer de l’emploi. L’Europe ne peut plus ignorer le projet de Trump qu’elle a qualifié au départ d’irréaliste. La relance par la consommation, voilà le leitmotiv du futur locataire de la Maison Blanche.

Les élites et les technocrates de Bruxelles sont responsables du cataclysme politique en cours qui ouvre un boulevard au populisme. Ces élites naviguent à contre-courant, frappées de cécité et d’arrogance.

Si Donald Trump met en œuvre son colossal chantier d’infrastructures, l’Amérique sortira gagnante de la lutte contre le chômage et la pauvreté galopante. La première richesse économique du monde relancera la croissance par la consommation. Cette vieille théorie de Keynes se fera une nouvelle jeunesse et entrainera dans sa lancée les économies de l’Occident, dont de la France.

L’Afrique aussi, par les effets induits de l’économie mondiale, profitera de la relance car la demande des matières premières sera valorisée. Le projet de Donald Trump n’est donc pas utopique. Il apporte une solution pérenne aux économies des pays riches confrontés au chômage et à la précarité sociale.



Par Michel Lobé Etamé
Journaliste
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vendredi 18 novembre 2016

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Commentaires

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Par ERIC le 21/11/2016
Et c’est parti pour un nouveau poncif : le populisme Ce nest pas une pathologie, juste une composante de la société. Une aspiration de peuple à ses intérêts face à des guignols obéissants aux logiques des financiers. Et si c’est le « populisme » qui a élu Trump, alors vive le populisme, non ? Et chaque lutte en Afrique contre les dictateurs ne serait-ce pas non plus du populisme ?
Par FRED le 18/11/2016
Bjr super article Fred


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