Trois journalistes birmans, arrêtés en Thaïlande après avoir fui la répression de la junte au pouvoir depuis le coup d'État, doivent comparaître mardi devant un tribunal et pourraient être renvoyés dans leur pays où leur vie est menacée, selon leur employeur.

Interpellés dimanche à Chiang Mai (nord) en compagnie de deux activistes birmans, "ils ont été inculpés pour être entrés illégalement" en Thaïlande, a déclaré Aye Chan Naing, le rédacteur en chef de Democratic Voice of Burma (DVB), dont le siège est à Oslo.

"DVB demande instamment aux autorités thaïlandaises de ne pas les expulser vers la Birmanie, car leur vie serait gravement menacée s'ils y retournaient", a-t-il ajouté.

La Thaïlande a confirmé les arrestations, sans préciser qu'il s'agissait de journalistes.

"Le monde entier observe ce que vont faire les autorités thaïlandaises dans cette affaire importante pour la liberté de la presse", a commenté le club des correspondants de presse étrangers en Thaïlande.

DVB, média indépendant lancé dans les années '90 depuis l'Europe, s'est installé en Birmanie en 2012, un an après l'auto-dissolution par la junte. En mars, quelques semaines après le coup d'État qui a renversé le gouvernement élu d'Aung San Suu Kyi, il s'est vu retirer sa licence.

Depuis, nombre de ses journalistes se cachent, mais le média continue à diffuser des reportages sur les réseaux sociaux à propos de la mobilisation anti-junte et de la répression meurtrière perpétrée par les forces de sécurité birmanes.

Plus de 780 civils ont été tués depuis le putsch du 1er février et quelque 3800 sont en détention, dont une cinquantaine de journalistes d'après l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP).

mardi 11 mai 2021