Mali, la victoire du peuple
Par Michel Lobé Etamé

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La globalisation a réduit les États libres et souverains à de simples satellites dirigés depuis des rampes de lancement placés en Occident. Il est donc difficile de localiser d’où viennent les ordres. Cette gestion du monde par une oligarchie gloutonne attise les appétits qui perturbent l’ordre des grands maitres par leur boulimie excessive dans les pays pauvres et plus particulièrement en Afrique. Ainsi, le coup d’État au Mali, bien que prévisible, a échappé à la vigilance de la France et de ses commanditaires locaux.

Le coup d’État militaire au Mali a sans doute bousculé les codes. Il n’est pas l’œuvre de la France qui a installé à la tête de ce pays un homme honni par son peuple et incapable de trouver des solutions contre la violence et l’insécurité dans son pays.

Le peuple malien a copieusement salué l’action militaire. La rue malienne a vu son président mener un train de vie qui trahit les sacrifices consentis par celle-ci. Incapable de gagner la guerre ouverte contre le terrorisme, les militaires maliens, mal équipés et soumis à la coopération française, rongeaient leur frein. Cette humiliation n’était plus supportable par les gradés.

Le bruit des bottes était prévisible. Les échecs sur le terrain faisaient perdre toute crédibilité à ces militaires mal chaussés et moqués par les djihadistes. Ces drames s’ajoutent aux violences communautaires. Les morts se comptent par centaines entre les éleveurs peuls et les milices dogons.

Ces tragédies n’ont trouvé aucune solution par le gouvernement. Bien au contraire, la lutte s’est intensifiée avec l’insurrection des jihadistes au nord du pays.

Les initiatives tardives du président démocratiquement élu, Ibrahim Boubakar Keita, alias IBK, n’ont pas eu raison de l’homme de la rue ni des djihadistes qui ont infligé à l’armée de très lourdes pertes. Beaucoup ont commencé à s’interroger sur le rôle de la force Barkhane basée à Kidal dont le sous-sol est une véritable mine d’or.

Dans une démocratie digne de ce nom, nous pouvons certes condamner le coup d’État militaire. Mais nous pouvons aussi comprendre que c’était un mal nécessaire dans un pays corrompu où rien ne laissait transparaitre une volonté politique de combattre la pauvreté galopante malgré les efforts financiers régulièrement soutenus par la diaspora malienne.

Le rôle trouble des organismes internationaux après le coup d’État

Le président malien a entrainé dans sa chute prévisible un concert de voix dont la tonalité vient nous rappeler les actes sordides qui ont endeuillé la Côte d’Ivoire, le Rwanda, et aujourd’hui le Cameroun. Les voix se sont élevées pour dénoncer un acte odieux et irréfléchi qui piétine la démocratie au Mali. Certes, le régime du Mali a su tolérer les marches de protestation pour demander le départ de son président. Ailleurs en Afrique francophone, aucune marche de protestation de l’opposition n’est tolérée. Les contrevenants s’exposent à de lourdes condamnations quand ils ne sont pas simplement écrasés par la police et l’armée des dictateurs en exercice.

IBK a aussi initié un dialogue national. Mais il était trop tard. Le peuple ne voulait plus de lui. Le coup d’État a ainsi mis fin à une oligarchie corrompue comme il existe en francophonie africaine.

Le coup d’État militaire au Mali a permis de porter un jugement de valeur sur la gestion calamiteuse en Afrique francophone. Les organismes internationaux tels que l’ONU, la CEDEAO, et l’Union Africaine sont montés au créneau pour dénoncer l’acte odieux et barbare qui tue la démocratie en Afrique.

Nous attendons toujours de ces organismes une conduite impartiale et responsable pour dénoncer les élections truquées en francophonie, la gabegie des régimes en place et les emprisonnements arbitraires des opposants politiques et des journalistes. Nous souhaitons qu’ils sortent de leur silence complice pour dénoncer l’arbitraire, le vol et le pillage des États qui appauvrissent volontairement leurs citoyens pour mieux les contrôler et les asservir.

Les condamnations du coup d’État militaires au Mali par les capitales africaines et occidentales nous laissent dubitatifs. Pourquoi restent-elles silencieuses face aux souffrances de l’Afrique par des dirigeants corrompus, soumis et dont l’exercice favori est le tripatouillage des constitutions et le bourrage des urnes ? Au nom de la légitimité et du respect des constitutions, nous attendons de ces capitales qu’elles dénoncent la course au troisième mandat des présidents africains en exercice. Leurs voix seraient plus crédibles.

Le communiqué laconique du président de la commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, qui a condamné énergiquement le coup d’État au Mali est à l’image de cet organisme qui a choisi de soutenir ceux qui saignent l’Afrique. Pire encore, le rôle trouble de la CEDEAO qui exige le retour d’IBK.

Nous ne le dirons jamais assez, l’Afrique a besoin de ses enfants pour sortir des griffes de ses prédateurs placés par l’Occident. Elle ne saurait plus supporter la présence sur son sol des présidents honnis et corrompus qui trahissent leurs peuples pour des intérêts égoïstes qui ternissent l’image du continent.


Par Michel Lobé Étamé
Journaliste
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vendredi 21 août 2020

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Par  Francois Munyabagisha le 22/08/2020
Bonsoir cher Michel Comme d'habitude, je te lis insatiablement. et de raison, les defis d'une renaissance africaine nous passionnent intellectuellement. Intellectuellement, tu me permettras une fois encore de nuancer/bonifier ton appel de consciences. Du choc des idees, ... Mali, la victoire du peuple … ou une victoire défaitiste « La globalisation a réduit les États libres et souverains à de simples satellites dirigés depuis des rampes de lancement placés en Occident ». Quels sont ces états libres, souverains? Libres de faire quoi, souverains comme qui? Un état esclave libre, souverain? Il fait bien de rêver, mais aussi ayons le courage de ne pas prêter aux fantômes des noms de vivants. Vous le dites vous-même : « Il est donc difficile de localiser d’où viennent les ordres ». « Ainsi, le coup d’État au Mali, bien que prévisible, a échappé à la vigilance de la France et de ses commanditaires locaux ». Comment pouvez-vous affirmer cela? « Il est donc difficile de localiser d’où viennent les ordres ». Apres tout, le coup n’est pas de « brains », plutôt est-il de « guns ». Qui fabrique les armes et les uniformes? Le peuple malien? Non! Un africain? Non plus. Qui alors? Certes que vous savez dans quelles directions regarder. « Le coup d’État militaire au Mali a sans doute bousculé les codes. Il n’est pas l’œuvre de la France qui a installé à la tête de ce pays un homme honni par son peuple et incapable de trouver des solutions contre la violence et l’insécurité dans son pays » Vous avez le droit de juger et bannir la politique française, mais pas celui d’attendre quelque chose de bon de la France. Pas même une « civilisation des droits et des libertés ». L’emballage est d’extérieur et il est toujours séducteur, mais il n’est nullement nutritif. Comme la coquille d’œuf. « Le peuple malien a copieusement salué l’action militaire ». Pourquoi? Sait-il, ce « Peuple », d’où viennent les ordres? « La rue malienne a vu son président mener un train de vie qui trahit les sacrifices consentis par celle-ci. Incapable de gagner la guerre ouverte contre le terrorisme, les militaires maliens, mal équipés et soumis à la coopération française, rongeaient leur frein. Cette humiliation n’était plus supportable par les gradés ». Quelle pire humiliation que celle d’une femme ayant vécu avec des hommes dans une maison qu’ils prétendaient a tour de rôle avoir héritée alors qu’un propriétaire anonyme vient a chaque fois les chasser comme des chiens galleux ? « Ces tragédies n’ont trouvé aucune solution par le gouvernement. Bien au contraire, la lutte s’est intensifiée avec l’insurrection des jihadistes au nord du pays » Le contraire serait miraculeux. Il n’y a pas de « pays », il n’y a pas de « gouvernement », il n’y a pas d’armée! Meme la Nation malienne n’est plus. Ce n’est pas parce que les gens croient qu’ils sont libres, qu’ils le sont réellement. C’est quoi le problème? « Les initiatives tardives du président démocratiquement élu, Ibrahim Boubakar Keita, alias IBK, n’ont pas eu raison de l’homme de la rue ni des djihadistes qui ont infligé à l’armée de très lourdes pertes. Beaucoup ont commencé à s’interroger sur le rôle de la force Barkhane basée à Kidal dont le sous-sol est une véritable mine d’or. » Enfin, espérons, que l’on apprenne a toucher ce qui compte véritablement, soit l’Or et l’Ordre, ou le Rôle et le Désordre. « Dans une démocratie digne de ce nom, nous pouvons certes condamner le coup d’État militaire. Mais nous pouvons aussi comprendre que c’était un mal nécessaire… » Rien, absolument rien ne justifiera un coup d’état militaire. Les armes n’ont pas de place dans l’organisation politique. Idéalement, l’Etat devrait se tenir loin, très loin des armes, et se nourrir d’intelligences et de sagesse. La voie des armes est sombre, tracée d’ombres de paresse intellectuelle, sans issue. « … un pays corrompu où rien ne laissait transparaître une volonté politique de combattre la pauvreté galopante malgré les efforts financiers régulièrement soutenus par la diaspora malienne » Un pays, c’est avant tout un capital de lumières et de sagesse, lequel n’est accessible par l’argent ni par les armes. Comment naissent et grandissent des Nations? D’esprit et par l’élévation de la pensée, jamais par la colonisation. « Les organismes internationaux tels que l’ONU, la CEDEAO, et l’Union Africaine sont montés au créneau pour dénoncer l’acte odieux et barbare qui tue la démocratie en Afrique ». Ces organisations de souches coloniales ont pour missions premières de servir les intérêts des Nations éclairées. En échange elles soufflent des vents chauds de « démocratie » et ondes froides de croyances religieuses. Que faire? Les maudire, ou réfléchir? « Nous attendons toujours de ces organismes une conduite impartiale et responsable pour dénoncer les élections truquées en francophonie, la gabegie des régimes en place et les emprisonnements arbitraires des opposants politiques et des journalistes …» En échange de quoi, que leur offrir de mieux que ce qu’elles prennent par la ruse? « Les condamnations du coup d’État militaires au Mali par les capitales africaines et occidentales nous laissent dubitatifs ». Siderant, surtout lorsqu’on sait qu’« Il est donc difficile de localiser d’où viennent les ordres ». « Nous ne le dirons jamais assez, l’Afrique a besoin de ses enfants pour sortir des griffes de ses prédateurs placés par l’Occident ». En effet, illuminatio et salus populi. Cujus regio, ejus religio. Le respect se cultive, la paix se vend. Amicalement, Francois, Drummondville, 21 aout Mugire Imhagalike n'Ubugingo (Ayez la droiture et une saine santé) ! Francois M. (1-819-461-0353)


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