MARTHE CECILE MICCA UNE MILITANTE PASSIONNEE
Par François Zo'omévélé Effa

Envoyer
Imprimer Commentaires - Ajouter0 1279 Diminuer la taille de la police Augmenter la taille de la police
#####
#####
#####
 

Elle aime à se définir comme écrivaine camerounaise, afro-optimiste, féministe et panafricaniste. Elle est auteur de deux ouvrages dont le dernier s’intitule « Mbalmayo, terre de grâces », aux éditions Persée. Si elle est basée en Suisse, elle vit constamment entre sa terre natale et son pays d’accueil. Une vie de passion, de conviction, et de lutte pour un féminisme contemporain. Quand on lui demande qui elle est, elle aime à répondre :

- Je suis une fille Bene de Nkol-Metet, près de Mbalamayo, au Cameroun. Je viens d’une famille profondément chrétienne et conservatrice. Je peux dire que mon enfance a été merveilleuse car, benjamine d’une famille très protectrice et bienveillante, j’ai eu le privilège de grandir avec une perception de la vie très positive et un avenir qu’on me construisait heureux. Ceci m’a permis d’avoir une confiance en moi et de me construire avec une certaine vitalité, évitant les nombreux écueils qui jonchent les parcours des jeunes femmes. La particularité de ce parcours est aussi que mes deux parents étaient enseignants. Ils m’ont inculqué certaines valeurs essentielles de la vie. Je leur rends toujours hommage, et en particulier à mon père. Cet historien de formation m’a influencée dans son souci de m’enseigner les valeurs fondamentales de la citoyenneté, du patriotisme et de la démocratie. Il était exigeant dans la discipline de la vie et attendait de nous l’excellence dans notre scolarité. Je dois dire que j’en ai fait mon modèle.
Aujourd’hui, je suis infirmière et j’aime mon métier. Mais ma première passion, c’est l’écriture. J’aime lire : les journaux, les articles scientifiques, l’évolution des recherches dans le domaine de la santé, les romans…

Comment êtes-vous entrée en littérature ?

- Par amour et par conviction, car j’ai toujours rêvé de participer par ce biais à la vie intellectuelle de mon pays. Je me suis toujours intéressée, aussi longtemps que je me souvienne, à tout ce qui concernait l’actualité, la spiritualité, et je voulais comprendre le fonctionnement de l’être humain et son développement. Mais la politique et l’histoire font aussi l’objet de mes recherches. Se mouvoir en littérature nécessite de se cultiver constamment, avec une curiosité intellectuelle permanente. Je suis plongée dans cette dynamique car, depuis l’enfance, je suis une passionnée d’écriture. J’y mets toute mon énergie et l’essentiel de mon temps, que ce soit pour mes ouvrages, mes articles dans différentes revues, ou mes interventions à thèmes sur certains réseaux sociaux. Je peux affirmer que c’est une vocation car j’ai toujours écrit. Et, là, je peaufine mon art au fil des années. Pour moi, écrire, c’est dire, c’est employer sa force de pugnacité et de sagacité. C’est une existence totalement consacrée.

A propos de votre prochain ouvrage, le troisième, pouvons-nous avoir quelques indiscrétions ?

- Il sera dédié à la Femme. C’est une noble cause à laquelle je tiens. Défendre les femmes est le sens de mon écriture. Cet ouvrage est en train de prendre la dimension d’un grand roman féministe qui, je crois, fera des remous mais ne blessera personne. Je le voudrais comme un recueil, avec une musicalité envoûtante, entièrement dominé par les problèmes de la femme, de l’amour, laissant pointer l’espoir d’un nouveau regard sur les femmes et sur la Femme. Pour moi, la femme est garante d’une mémoire fondée sur la continuité.
Ce sera aussi une prose scandée de poésie, élégiaque, cherchant à guérir une blessure profonde. Je mise sur des écarts et des contradictions, je fais partager une expérience. Tout cela va converger vers des questions essentielles, ce livre sera une révolte de la condition féminine. Nous verrons bien.

Etes-vous donc une féministe ?

- Mon combat féministe s’inscrit dans la vision humaniste de l’Afrique. Je porte en moi ce combat depuis ma jeunesse, mais cet engagement, je le mène dans ma vie d’adulte. C’est une démarche volontariste, à travers laquelle je m’engage en faveur de la femme noire. J’interroge la place et le rôle de la femme, car je considère qu’elle doit être réhabilitée dans son statut social. Un combat pour l’identité de la femme en général, et de la femme noire en particulier. Il s’agit de savoir si son statut a pu évoluer depuis la décolonisation. Rien ne saurait justifier dans ma lutte l’exclusion des femmes de la gestion des affaires essentielles des sociétés. Personne ne choisit de naître homme ou femme. Comment peut-on imaginer de vivre dans une société faite d’inégalités à cause d’un élément biologique qu’on n’a pas choisi ? La longue histoire des sociétés africaines a imposé aux femmes un statut, par le biais de traditions, des us et coutumes, qui n’ont pour fondement que de les soumettre… aux hommes. Les femmes doivent accéder à la connaissance et au savoir, aux postes de responsabilité, au même titre que les hommes. Je pense qu’au XXIème siècle les discriminations de ce genre sont à proscrire. Une majorité de femmes africaines sont encore dans l’ignorance de leurs droits élémentaires et ne sont pas reconnues en tant que citoyennes à part entière.

Le féminisme pour lequel je milite tient compte des visions propres aux femmes et du contexte dans lequel elles vivent, des cultures et des religions. Les femmes peuvent affronter les réalités de leur environnement afin d’acquérir plus d’autonomie. Pour moi, le féminisme est le reflet de la justice. Dans toute société, c’est la conquête de l’autonomie et de la liberté.

Et votre engagement politique ?

- C’est ma contribution personnelle à la vie de la société. Il obéit à une logique patriotique et constructive. Je l’ai déjà assez dit, je rêve de voir la femme émerger, de la voir se démarquer et s’affirmer dans les instances décisionnelles. Il faut une certaine assurance pour se lancer en politique, surtout dans une période houleuse comme celle que traverse mon pays en ce moment. J’ai une vision nouvelle de la femme politiquement engagée. Elle est une force raisonnante. Elle s’impose avec sa tête et son cœur, en plus de son intuition légendaire. Sur le terrain, elle peut humaniser le champ politique qui baigne dans une violente rhétorique. Elle apporte un brin d’humanité dans un espace plein d’austérité et de cynisme.

La politique étant un terrain d’affrontement idéologique, il ne s’agit pas pour nous de nous mettre en marge des débats fondamentaux pour les décisions qui influencent nos vies, mais au contraire, d’être en plein dans la confrontation idéologique, la contradiction d’opinions et la richesse des échanges. Il y a des déviations dans la politisation du cyber-espace, qui font du tribalisme, des tribalismes, dirais-je, les faux sujets essentiels.
Je n’aspire certes à aucune responsabilité politique, mes priorités restent le médical et le littéraire. Cependant, il y a beaucoup à faire pour que mon rôle, comme celui de n’importe qui, soit constructif pour la nation. Je sers mon pays en soignant les malades, en apportant mon soutien aux démunis. Je suis une patriote engagée, j’aime partager, et j’aime l’esprit critique. Je suis une femme politique dans l’âme.

François Zo’omevele Effa

lundi 4 novembre 2019

Dans la même catégorie

Commentaires

Nom / Prénom / Pseudo
*
Votre email
*
Votre commentaires*
Le formulaire est verrouillé..
Cliquez ici pour désactiver la sécurité du formulaire

 


EBANDA Manfred 1935 - 2003 - Compilations 2013 des plus belles reprises d'AMIE (AMI OH) en téléchargement DouDouDiouf - Métropolicain en téléchargement Mr Dagher - Bénédiction en téléchargement DICK L'EPHPHATA - Je Gravirai les marches en téléchargement Ella SARA - All Glory to God en téléchargement
Princesse Ariane - Dimension Nouvelle en téléchargement Choeur Gospel Douala - en téléchargement FA DIESE - Au delà des frontières En téléchargement Rostand Mballa - Tu es ma préférée en téléchargement Mathématik - Soudée en téléchargement